Woodkid de retour avec "Goliath", premier extrait d'un album promis pour 2020
Le réalisateur et musicien lyonnais Woodkid, qui s'était mis en retrait de la scène en 2014, annonce son retour aux affaires musicales avec un clip choc.
ll y a sept ans, le Français Woodkid, chanteur, musicien et réalisateur de clips prisé des stars (Lana Del Rey, Drake, Pharell Williams, Harry Styles…) faisait un triomphe avec son premier album The Golden Age. Ce recueil de pop épique ambitieuse était précédé et accompagné de quatre clips magnifiques en noir et blanc qui ont fait date: Iron, Run Boy Run, I Love You et The Golden Age.
Après 800.000 ventes et quelque 200 concerts, deux nominations aux Grammys et une Victoire de la Musique, le Lyonnais décidait pourtant contre toute attente de tirer le rideau : en juillet 2014 il annonçait son retrait du jeu musical, avec un titre d’adieu, Do You Love Me After All.
Le single "Goliath" et son clip coup de poing
Aujourd'hui, le retour à la musique de Yoann Lemoine (de son vrai nom), après deux tentatives d’écriture de long-métrages non abouties, est un événement. Le surdoué est à la hauteur des attentes avec Goliath, un morceau-uppercut qui annonce un nouvel album promis pour plus tard cette année.
Il est accompagné d’un clip pour la première fois en couleurs, filmé en République tchèque avant la pandémie, il y a un an, augmenté d'images de synthèse. On y voit des ouvriers, protections sur le nez et la bouche, dans un décor d'exploitation minière à ciel ouvert, aux couleurs de fin du monde. Une vidéo qui fait référence au mythe de David et Goliath et renvoie malgré lui à l'ambiance anxiogène de la crise sanitaire actuelle. Le clip affichait plus d’un million de vues sur YouTube une semaine après sa mise en ligne.
"Une forme de toxicité dans l'air"
"Je suis sensible à l'idée d'une forme de toxicité dans l'air, idée qui ne date pas d'aujourd'hui. La catastrophe de Fukushima, l'idée d'un ennemi invisible, me font réfléchir", confie Woodkid à l’AFP.
Les percussions martiales du titre épousent les soubresauts de fragments de charbon arrachés à la terre pendant que le héros de ce mini-film déambule, hagard, jusqu'à la fin de la chaîne d'exploitation où il tombe sur un monstre minéral XXL en fusion.
On peut y voir "la petitesse de l’homme face au défi écologique ou à la montée de l’extrême droite", explique Woodkid dans Le Parisien. "C’est une chanson d’amour, qui parle de dominant et de dominé et de l’espoir d’inverser les choses."
"Le patron est de retour"
Antoine Dabrowski, directeur d'antenne de Tsugi Radio, webradio du magazine éponyme, voit aussi dans le clip "une dimension politique", un "hommage à la classe ouvrière" qui travaille dans des conditions difficiles "comme les soignants qu'on applaudit tous les soirs à 20h00", explique-t-il à l'AFP. Ce single porte en tout cas "la patte" Woodkid, souligne-t-il: "On n'avait plus de nouvelle, on l'avait presque oublié, et là, au bout de dix secondes, il y a ce côté épique, ces montées de cordes. Woodkid fut décrié pour son chant-non chant, puis copié, et là, le patron est de retour".
Les fans attendent la suite avec impatience. Woodkid aussi, qui, revenu du rêve californien et réinstallé à Paris où il est confiné, promet un album "moins hollywoodien" accompagné d'un live show qu'il dit avoir travaillé "en secret" durant cinq ans. Vivement la reprise des concerts !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.