Prix des billets de concert : le syndicat Ekhoscènes voit "sans tabou" une tarification proportionnelle à la demande

"Ne pas l'aborder – alors que d'autres pays la pratiquent déjà – serait même une erreur", a ajouté Olivier Darbois, président du syndicat Ekhoscènes (anciennement Prodiss), nouvellement réélu.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le public du concert de Bruce Springsteen et The E Street Band au Strawberry Arena de Stockholm, Suède, le 15 juillet 2024. (MAGNUS LEJHALL / TT NEWS AGENCY / AFP)

La tarification dynamique, qui ajuste le coût des places de concert en fonction de la demande au risque d'une envolée des prix, "ne doit en aucun cas être tabou", selon le syndicat Ekhoscènes, voix des entrepreneurs du spectacle vivant privé.

"Ouvrir une réflexion sur la tarification dynamique ne doit en aucun cas être un tabou : la question mérite d'être étudiée, loin des caricatures et des polémiques stériles", a déclaré Olivier Darbois, président d'Ekhoscènes (ex-Prodiss), après sa réélection mardi 1er octobre 2024 pour un troisième mandat à la tête de ce syndicat qui revendique plus de 500 entreprises adhérentes.

"Faire du sur-mesure"

Généralisée dans d'autres secteurs, comme l'achat de billets d'avion, la tarification dynamique consiste à ajuster en temps réel le prix de vente à la demande des consommateurs : plus celle-ci est forte pour un produit donné, plus le tarif augmente. Cette pratique a suscité la colère de milliers de fans du groupe britannique Oasis, qui a annoncé fin août sa reformation et une tournée : certaines places affichées initialement à environ 150 livres (179 euros) ont ainsi été proposées à plus de 350 livres (419 euros).

Bredouilles après une longue attente sur les plateformes de vente comme Ticketmaster UK, plusieurs centaines de consommateurs ont porté plainte auprès du régulateur britannique de la publicité. "Nous connaissons notre territoire, les pratiques culturelles des Français, et nous sommes capables de faire du sur-mesure en fonction de nos publics", a assuré Olivier Darbois, convaincu qu'une "culture accessible" est possible sans "tout encadrer". Comme lui, les défenseurs de ce système d'optimisation des prix avancent qu'il permet de lutter contre le marché noir.

Danger de censure

Par ailleurs, concernant le spectacle vivant, Olivier Darbois a appelé son syndicat à "se saisir de la question de la censure, alors que nous voyons poindre ici et là une censure d'un autre temps et une haine dangereuse et délétère", ajoutant que "la liberté de création (...) ne sera jamais négociable".

Début septembre, la vice-présidente (théâtre) d'Ekhoscènes avait alerté sur une tendance "de programmateurs guidés par leurs élus locaux qui préfèrent éviter de mettre à l'affiche des spectacles autour de sujets sociétaux, malgré des succès publics et critiques".

Un collectif de travailleurs des compagnies programmées au théâtre de l'Escapade à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), soutenu par la CGT spectacle, a notamment appelé le 27 septembre à se mobiliser pour "la sauvegarde" de ce lieu après des "pressions" dont se défend la mairie RN (Rassemblement national).

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