Psy ou quand la pop coréenne joue le second degré
Cintré dans son smoking, rond mais sautillant, Psy (Pak Jae-Sang)
est à mille lieues des éphèbes pré-pubères de la K-Pop, mais son succès tient
bien moins à son physique ou à son répertoire, qu'à son sens de l'humour. Le
garçon a fait le tour d'internet avec son dernier clip, Gangnam Style, kitsch à souhait, qui mélange starlettes, voitures de sport, et surtout
chorégraphie, moitié course équestre, moitié danse de Saint-Guy.
Cet ovni de la musique coréenne a néanmoins bien fait de
rester loin des clichés musicaux de sa patrie : l'Amérique vient de
succomber à son extravagance. Il a récemment tenté d'apprendre les pas de base
de sa chorégraphie à une Britney Spears coincée en talons aiguilles, sur le
plateau du Ellen DeGeneres Show, avant de signer aux Etats-Unis avec l'agence
de Justin Bieber. Signe que le public du web l'a adoubé : les parodies de
son clip fleurissent sur la toile.
"Mon slogan est d'être drôle, mais pas bête "
Gangnam Style a dépassé les 200 millions de vues sur YouTube, et doit son succès au fait que
le chanteur, plus proche de l'excentricité japonaise que du premier degré de la
pop coréenne, est loin de se prendre au sérieux : "Mon slogan est
d'être drôle, mais pas bête ", a déclaré le chanteur dans une interview
avec l'agence sud-coréenne Yonhap.
Psy sait faire preuve de recul : présent
depuis plus de dix ans, avec des hauts et des bas, sur la scène pop de son
pays, le garçon sait que le phénomène ne sera peut-être qu'un feu de paille.
Peu importe, il a bien l'intention d'en profiter et, peut-être, de faire bouger
les lignes du marketing dans une industrie musicale coréenne formatée à l'extrême.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.