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"À chaque coup d'État, le pays recule de dix ans" : le rappeur Mylmo craint que "l'Histoire se répète" au Mali

Dans son single "Coup de poing d'interrogation",  le rappeur malien dénonce la confiscation du pouvoir au Mali lors du coup d'État du 18 août et s'interroge sur les motivations des militaires.

Article rédigé par franceinfo - Valérie Crova, édité par Thomas Destelle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le rappeur Mylmo, qui signe le single "Coup de poing d'interrogation", au Mali le 4 septembre 2020. (VALÉRIE CROVA / RADIO FRANCE)

Au Mali, la concertation nationale promise par les militaires qui ont pris le pouvoir démarre samedi 5 septembre. Elle doit s’étaler sur une semaine. L’objectif est de définir qui, d’un civil ou d’un militaire, mènera la transition, et combien de temps celle-ci durera. Si la population malienne a plutôt réagi favorablement au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé IBK, d’autres s’interrogent sur le devenir de cette transition. C’est le cas du rappeur Mylmo, figure de la scène bamakoise.

Quand la junte a pris le pouvoir le 18 août dernier, le sang de Mylmo n'a fait qu'un tour. "Militaire populiste, population aveugle et émotive", chante-t-il dans son single intitulé Coup de poing d'interrogation. Mylmo y dénonce la confiscation du pouvoir par des militaires.

"C'est le quatrième coup d'État et j'ai remarqué qu'à chaque coup d'État, le pays recule de dix ans en arrière, déplore Mylmo. Donc, ce nouveau coup d'État ne va-t-il pas nous faire reculer comme tous les précédents ? C'est pourquoi j'ai dit que l'Histoire se répète."

Inquiétude sur l'avenir de son pays 

Certains Maliens y ont vu un soutien au régime de l'ancien président IBK. "On pense que je l'ai soutenu mais pourquoi soutenir un président qui est déjà parti ?", répond le rappeur. Pour Mylmo, le coup d'État du 18 août est louche, comme le sont les motivations des militaires.

J'en profite aussi pour conseiller ces militaires, car je le dis dans le morceau : c'est dans l'ADN de l'Africain de s'accrocher au pouvoir. Donc qu'ils viennent mettre la transition en place et retournent dans les casernes.

Mylmo, rappeur

à franceinfo

Chacun en prend pour son grade dans ce titre qui s'apparente à un brûlot, dans lequel Mylmo exprime ses inquiétudes pour l'avenir de son pays.

Le rappeur Mylmo craint que "l'histoire se répète" au Mali avec le coup d'État du 18 août - Valérie Crova

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