"Bavure 2.0" la nouvelle provocation du rappeur Jo Le Pheno
En août 2016, Jo le Pheno sortait son titre "Bavure", dans lequel il dénonçait les violences policières, thème assez récurrent dans le milieu du rap. Si ce morceau a fait autant polémique c’est parce que le rappeur du XXème arrondissement de Paris y insultait ouvertement la police. Dans le clip, supprimé depuis sur demande des syndicats de police, on le voyait cracher sur une voiture des forces de l’ordre. Gestes obscènes et menaces violentes ont fait que le ministre de l’Intérieur en fonction, Bernard Cazeneuve, a porté plainte contre Jo le Pheno pour provocations au crime non suivies de faits et injures. Le procès aura lieu le 27 septembre 2017.
Reportage : France 3 Paris Île-de-France - L. Barbry / Y. Dorion / G. Fontenit
Mais il y a quelques jours, le rappeur a sorti un nouveau titre qu’il a appelé "Bavure 2.0", dans lequel il tente, sinon de s’expliquer, du moins d’éclaircir les propos précédemment tenus. "J’incite personne à la haine moi j’incite personne à tuer qui que ce soit / J’incite personne à se laisser faire". Jo le Pheno s’explique : "Le délinquant dans l’affaire, ce n’est pas moi. Je suis juste quelqu’un qui essaie de s’en sortir, d’écrire de la musique. Je préfère évacuer ma haine dans une feuille blanche, qu’évacuer ma haine en allant frapper la police ou en brûlant des voitures. Et mon message ce n’est pas ‘Allons tabasser les flics’." Plus que jamais déterminé, Jo le Pheno refuse de capituler et maintient son message de résistance face à une justice qu’il estime injuste : "Mettez l’amende que vous voulez, jamais j’la payerai / Si c’est du ferme fu*k j’continuerai" (Propos extrait de son titre "Bavure 2.0")
L’attitude du rappeur ne manque pas d’énerver les syndicats de police qui voient dans ce nouveau titre une provocation supplémentaire, bien trop violente : "La liberté d’expression c’est fondamental dans une démocratie, nous y sommes très attachés, précise Christophe Rouget, porte-parole dusyndicat de police SCSI. Mais il y a d’autres moyens. On peut dénoncer toutes les violences, toutes les violences policières, il y a plein d’associations qui le font très bien. Mais on ne commet pas des appels au meurtre. Nous ne sommes pas, les policiers, au-dessus de la loi, Jo le Pheno n’est pas au-dessus de la loi non plus."
Le rappeur est aujourd’hui connu bien au-delà du XXème arrondissement, et a créé, en quelques mois, une communauté d’internautes qui le suivent et le soutiennent, en partageant et diffusant largement ses clips, chaque fois qu’ils sont supprimés des plateformes d’hébergement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.