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Benjamin Epps sort son très réussi premier album : "Nous les rappeurs, sommes comme des reporters"

Apparu dans le radar des amateurs de hip-hop il y a un moment déjà, Benjamin Epps, bientôt 27 ans, a un flow impressionnant, des textes ultra-travaillés et depuis ce vendredi, un tout premier album, "La Grande Désillusion". Originaire du Gabon, il est assis tranquillement entre le rap français et les grands anciens du côté des Etats-Unis, avec l'ambition de raconter tout ce qui l'entoure.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Benjamin Epps sur la pochette de son album, "La Grande Désillusion". (DR)

Il est enfin là, le premier album d'un rappeur qui très tôt a imposé sa voix parmi les nouvelles têtes à suivre. Benjamin Epps le reconnaît sans détour : "Cet album marque un peu le début de quelque chose, comme si avant ça on était finalement en rodage". Sur son CV, il y a donc désormais La Grande Désillusion, un disque puissant aux textes toujours aussi acérés, sur des productions rappelant les origines du hip-hop.


Impressionnant Benjamin Epps, qui à 26 ans a déjà remporté un trophée international, le BET Award pour le meilleur flow l'année dernière. Aujourd'hui, le Gabonais installé en France a vu son quotidien changer, mais chante encore son adolescence à Bellevue, son quartier à Libreville, marquée par la violence et la misère. "Nous les rappeurs, on est un peu comme des reporters, on arrive quelque part, on sort la caméra et on se met à raconter tout ce qui nous entoure, théorise-t-il. Je parle de mes amis, du pays, de la situation du quartier, le fait que tout est hors de contrôle".

"Autour de nous ce n'est pas rose, on ne fait pas l'apologie de la violence mais c'est juste qu'il y a de la violence autour de nous. Vivre et grandir là a été un élément très important dans ma décision de faire ce que je fais aujourd'hui."

Benjamin Epps

à franceinfo

Le jeune homme veut se raconter, il le fait notamment avec les invités de cet album : Josman, MC Solaar, Angélique Kidjo ou le New Yorkais Styles-P. Il n'y a pas meilleure présentation que celle-ci. Benjamin Epps le résume : "Les invités synthétisent assez bien qui je suis, avec Angélique Kidjo, icône de la musique africaine, et MC Solaar, qui représente LE rap français". "Je vis tout ça comme un passage de témoin" conclut-il. Un passage réussi pour un rappeur au potentiel énorme, et qui ne compte pas s'arrêter là.

Le premier album de Benjamin Epps | La chronique de Yann Bertrand

Benjamin Epps, La Grande Désillusion (Mocabe Nation). Album disponible. En concert au Printemps de Bourges le 20 avril, ou encore au Lollapalooza à Paris cet été.

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