Eminem de retour en France en demi-teinte après dix ans d'absence
Il aurait dû jouer au Stade de France en 2005 mais avait annulé pour des problèmes de dépendance. Jeudi, c'est devant un stade chauffé à blanc qu'il a fait son grand retour, filiforme en sweat à capuche et bermudas. Lorsque sa silhouette est apparue en ombre chinoise derrière un rideau blanc, sa voix a été immédiatement noyée sous les vivats.
Sur une scène en forme de E couché, entouré de musiciens et d'un MC -- et du rappeur Royce Da 5'9, son complice de Bad meets Evil invité pour deux morceaux -- le rappeur a entamé le concert par l'inédit "Survival". Pendant un peu moins de deux heures, Marshall Mathers a ensuite revisité son répertoire où le rap croise le rock et la pop. C'est avec ses morceaux les plus virulents contre la société américaine, "White America" et "Mosh", crachés comme du venin sur fond de projections post-apocalyptiques, que le concert a véritablement démarré. Mais si Eminem a conservé son flow rageur, il est souvent apparu sur scène distant, presque désincarné, alors même que sa forte personnalité, complexe et provocatrice, a été un des ingrédients clés de son succès.Tubes expédiés
Au Stade de France, c'est son acolyte qui s'est le plus souvent chargé de parler avec le public, Eminem ne s'adressant à lui qu'à de rares occasions pour introduire les chansons avec quelques formules d'usage. "Stan", son plus grand tube, a été malmené par une sono assourdissante et rapidement expédié, tout comme les succès de ses débuts, "My name is", "The real Slim Shady" et "Without me", rassemblés dans un medley.
"Est-ce que je peux vous ramener au temps où j'étais déchiré ?", a-t-il lancé au public avant de les chanter, alors que des images de lui adolescent défilaient sur scène. Ces pépites bourrées d'humour semblaient effectivement bien éloignées de l'homme de 40 ans qui se produisait sur scène.
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