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Enquête ouverte sur un clip de rap montrant des collégiens couteaux à la main
Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris après la diffusion d'un clip de rap tourné par de jeunes collégiens, qui brandissent des couteaux et une feuille de boucher et profèrent des paroles violentes. L'enquête a été ouverte début janvier pour "diffusion de message à caractère violent accessible à un mineur" et "port d'arme prohibé".
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La vidéo, vue sur YouTube plus de 11.000 fois mardi matin, n'était plus accessible dans l'après-midi.
Reportage : William Van Qui, Marie Chambrial, Stéphane Fouquet, Lemanahalatai Kulimoetoke
Une partie des jeunes qui apparaissent sur le clip sont scolarisés à l'établissement Daniel-Mayer dans le XVIIIe arrondissement de Paris, qui a effectué un signalement au rectorat. Il s'agit d'élèves de cinquième et de quatrième, selon la principale du collège, Catherine Donohue-Weill. "Nous l'avons appris par un élève qui s'est vanté" d'avoir participé au clip, a-t-elle indiqué.
Elle s'étonne de ce que la maison de production qui a réalisé le clip, Vision Industry, ait pu s'adresser à des mineurs. Et doute qu'il y ait eu autorisation des parents, alors que c'est obligatoire selon le droit à l'image des mineurs.
"Et pendant ce temps on leur explique qu'ils doivent faire des études"
Plus largement, la principale souligne que les jeunes font de l'art avec ce qui les fascine. "Ce qui apparaît dans ce clip, ce sont les thèmes qui les fascinent : la drogue, le sexe et l'argent". "C'est un jeu pour eux, ils n'ont même pas conscience que ce qu'ils ont fait est condamnable. Ils ne font que mimer ce qu'ils voient dans les clips de rappeurs qu'ils regardent", souligne-t-elle. "Et nous pendant ce temps, on leur explique qu'il faut faire des études, se former, pour trouver un travail et gagner sa vie".Le collège Daniel-Mayer multiplie les actions du type partenariat avec des centres culturels, compétitions de hip-hop avec d'autres établissements, matches de foot filles-garçons, pour ramener ces enfants sur un terrain d'où la violence est exclue, explique Mme Donohue-Weill. Elle a décidé de ne pas évoquer le sujet avec les élèves pendant la durée de l'enquête. "Après seulement, on évoquera l'affaire", dit-elle.
En mars 2015, un clip de rap réalisé à Sarcelles avait déjà créé la polémique et posé les mêmes questions.
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