Filmés dans un clip non autorisé du rappeur Jul, trois pilotes de bolides licenciés à la FFSA condamnés

Enrôlés pour le tournage non autorisé du clip "C'est pas la mairie" de Jul, avec KVRA en featuring, les trois jeunes pilotes licenciés à la Fédération française du sport automobile ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à une suspension du permis de conduire pour six mois.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le rappeur Jul dans son studio d'enregistrement à Marseille le 16 juin 2021. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Trois hommes qui avaient conduit des bolides lors du tournage d'un clip non autorisé du rappeur marseillais Jul en Meurthe-et-Moselle en février 2023 ont été condamnés à de la prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nancy vendredi 15 décembre. Licenciés à la Fédération française du sport automobile (FFSA), ces trois pilotes âgés d'une vingtaine d'années étaient poursuivis pour "rodéos motorisés", "mise en danger de la vie d'autrui" et "défaut d'assurance". 

Ils ont été relaxés pour les faits de "rodéo" et condamnés pour les autres faits respectivement à des peines de trois, quatre et six mois d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à une suspension du permis de conduire de six mois chacun.

Filmés pour le clip "C'est pas la mairie" de Jul et KVRA

Le 12 février dernier, ils avaient participé au tournage du clip C'est pas la mairie, dans un quartier prioritaire de Toul, titre pour lequel le rappeur marseillais Jul, artiste le plus écouté en France en 2022, avait collaboré avec le rappeur KVRA, originaire de cette ville de Meurthe-et-Moselle. L'événement avait rassemblé plus de 500 personnes.

Dans cette affaire, le rappeur KVRA et un de ses amis ont été condamnés en juillet par le tribunal correctionnel de Nancy respectivement à des travaux d'intérêt général et à 600 euros d'amende pour avoir organisé le tournage de ce clip. Entendu par la police de Marseille, le chanteur Jul a été mis hors de cause dans cette affaire.

Les pilotes savaient-ils qu'ils participaient à un tournage illégal ?

S'agissant des pilotes de la FFSA, les débats ont porté sur la question de "l'intentionnalité": savaient-ils qu'ils participaient à un événement non autorisé ? Le procureur Stéphane Javet, qui avait requis trois mois avec sursis, la confiscation des véhicules et la suspension des permis de conduire, en était convaincu. Il a souligné que le fait qu'il n'y ait aucune barrière, ni signalétique, aurait dû les alerter, d'autant que les pilotes sont licenciés à la FFSA et donc signataires d'une charte qui leur interdit de rouler hors des circuits fermés.

"La décision est inique", a réagi Me Gautier Abram, avocat de l'un des prévenus. "Nos clients n'avaient pas eu l'information qu'il s'agissait d'un clip sauvage et nous avons toutes les preuves qui démontrent qu'ils pensaient tourner avec toutes les autorisations", a-t-il soutenu. "Cette décision est d'autant plus désagréable que ceux qui les ont trompés ont écopé d'amendes. La justice n'a pas condamné sévèrement les bons !", a-t-il ajouté, en référence aux deux organisateurs condamnés en juillet.

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