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La jeune rappeuse Chilla se révèle dans "Mūn", son premier album solo

A 25 ans, cette jeune révélation de la pop française nous offre un premier album entre le chant et le rap, l'introspection et l'engagement féministe.

Article rédigé par Jules Boudier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La rappeuse Chilla à Paris en juin 2019. (JOEL SAGET / AFP)

Elle a défrayé la chronique en 2017 avec des tubes engagés comme Si j'étais un homme ou Sale Chienne réunis au sein de son premier EP Karma, en pleine affaire Weinstein et éclosion du mouvement #meetoo. Ce timing opportun, associé à des clips provocateurs, lui ont valu d'être révélée au grand public avec un statut d'artiste féministe. 

En 2019, Chilla vide son sac

Avec son premier album Mūn, Chilla, aka Marena Rana, s'appuie sur la renommée tirée de cet engagement pour se permettre de toucher à de nouveaux sujets de société, tout en s'accordant une bonne dose d'introspection.

Epaulée sur plusieurs morceaux par son idole le rappeur Youssoupha, cette jeune franco-malgache qui a grandi dans le pays de Gex en Savoie parle de son enfance et de ses difficultés en tant qu'élève dans 1er jour d'école (ci-dessus).

Elle porte un regard critique sur les réseaux sociaux et la vision du célibat dans la société actuelle dans Briget. Elle raconte tout au long de l'album comment elle a dû brider sa féminité pour percer dans le monde (très) sexiste du rap français. Bref, Chilla vide son sac et s'auto-analyse. 

Experimentations

Chilla mélange les genres. Entre rap, trap, afrotrap, r'n'b et pop, la jeune rappeuse est au carrefour de tout ce qui marche en ce moment sur la scène française. Elle expérimente, cherche encore à définir son style, en témoigne la longueur de cet album de 56 minutes et 17 morceaux (dont dix inédits). Un album qui démontre une certaine cohérence, et ne se résume pas au rôle de compilation de singles comme celles que le rap a tendance à produire en ce moment. 

Pour Mūn, elle met de côté l'engagement pour se concentrer sur l'artistique, avec une instrumentale soignée (qu'elle a confié à l'excellent Fleetzy, connu pour son travail avec Kery James), des morceaux plus dansants comme Ego (feat. Gro Mo) et une bonne dose de chant. Chant qu'elle maîtrise franchement bien, avec une voix grave et juste, bien que l'autotune (devenu la norme dans le rap français) intervienne régulièrement.

Mūn est un album à écouter si l'on veut découvrir une rappeuse en plein épanouissement artistique. On espère tous que Chilla, comme d'autres rappeuses émergentes, ouvrira la voie et inspirera un nouvelle génération d'artistes féminines sur la scène rap française.

Chilla sera sur la scène de l'Affranchi à Marseille le 04 octobre 2019 et de la Gaîté Lyrique à Paris le 20 décembre 2019. D'ici là, on peut la retrouver le 27 septembre à l'Atabal de Biarritz et le 19 octobre au Rockstore de Montpellier.

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