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La nouvelle plume de François Hollande est un fan de Gangsta rap
La nouvelle plume que s'est choisie le chef de l'Etat menait jusqu'ici une double vie. Haut fonctionnaire le jour et critique musical fondu de rap américain dans l'ombre. Cet énarque s'appelle Pierre-Yves Bocquet mais en tant que spécialiste du gangsta-rap, il signait ses articles "Pierre Evil".
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L'Enarque a débuté en politique sous Lionel Jospin
"C'est sur lui que le choix du président s'est porté", a indiqué lundi soir l'entourage de François Hollande, confirmant des informations parues le jour même dans "Le Monde". L'arrêté qui nommera officiellement Pierre-Yves Bocquet à ces nouvelles fonctions devrait être signé "dans les prochaines heures ou les prochains jours", précise la même source.
"C'est sur lui que le choix du président s'est porté", a indiqué lundi soir l'entourage de François Hollande, confirmant des informations parues le jour même dans "Le Monde". L'arrêté qui nommera officiellement Pierre-Yves Bocquet à ces nouvelles fonctions devrait être signé "dans les prochaines heures ou les prochains jours", précise la même source.
Pierre-Yves Bocquet, 40 ans, jusqu'à présent chargé de mission à l'Elysée pour la protection sociale, a fait ses premières armes politiques au sein du cabinet d'Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi sous le gouvernement Jospin. En tant que "plume" présidentielle, il succèdera à Paul Bernard, parti pour des "raisons personnelles" au Conseil d'Etat.
Dans le privé, il signait donc sous pseudo des critiques musicales mais il est aussi l'auteur du livre "Gangsta-rap" (Flammarion, sorti en 2005 et épuisé et dont Tupac ornait la couverture) et d'un futur ouvrage à paraître "Detroit Sampler" (Editions Ollendorff et Desseins). Il a aussi réalisé en 2008 un documentaire éclairé pour Arte intitulé "Black Music, Des chaînes de fer aux chaînes en or".
Une double vie
"A quelques exceptions près, ses collègues ignoraient tout de sa double vie", raconte Auréliano Tonet, qui signe un article réjouissant dans "Le Monde". "Dans les couloirs du pouvoir, ses bagues épaisses et brillantes ne laissaient pas d'intriguer. Dans les rédactions des journaux où il officiait, c'est son costard-cravate qui éveillait les imaginations."
Selon Cyril de Graeve, qui fut son rédacteur en chef pendant quatre ans au magazine culturel Chronic'art, il travaillait en tant que critique musical de façon sporadique et bénévole et personne ne connaissait son vrai nom. Mais les écrits de ce mystérieux collaborateur ne passaient pas inaperçus. Il est ainsi loué par un de ses confrères pour son style "hardcore" et subjectif, mâtiné d'une "approche politique et sociologique à la Bourdieu". Un critique rap respecté
"Evil sait de quoi il parle, prend le temps de comprendre les paroles, ne fait jamais d'erreur, mêle les références avec maestria, ne caresse pas dans le sens du poil", témoigne, admiratif, le journaliste Fred Hanak, qui ne l'a jamais rencontré mais le classe parmi les "trois meilleurs critiques français de rap".
Tout le monde ne semble pas d'accord avec cet ancien collègue. Ainsi, dans une présentation de son ouvrage "Gangsta-rap", Le Parisien écrit en conclusion que "la lourdeur de l'ensemble laisse pantois".
Son talon d'achille ? Le rap français : il ne s'y interesse pas du tout, assure encore M.Hanak, qui conclut avec humour : Pierre Evil "C'est un peu le Jacques Chirac de la critique rap : vieille école, excellent en politique extérieure, déplorable en politique intérieure."
Dans le privé, il signait donc sous pseudo des critiques musicales mais il est aussi l'auteur du livre "Gangsta-rap" (Flammarion, sorti en 2005 et épuisé et dont Tupac ornait la couverture) et d'un futur ouvrage à paraître "Detroit Sampler" (Editions Ollendorff et Desseins). Il a aussi réalisé en 2008 un documentaire éclairé pour Arte intitulé "Black Music, Des chaînes de fer aux chaînes en or".
Une double vie
"A quelques exceptions près, ses collègues ignoraient tout de sa double vie", raconte Auréliano Tonet, qui signe un article réjouissant dans "Le Monde". "Dans les couloirs du pouvoir, ses bagues épaisses et brillantes ne laissaient pas d'intriguer. Dans les rédactions des journaux où il officiait, c'est son costard-cravate qui éveillait les imaginations."
Selon Cyril de Graeve, qui fut son rédacteur en chef pendant quatre ans au magazine culturel Chronic'art, il travaillait en tant que critique musical de façon sporadique et bénévole et personne ne connaissait son vrai nom. Mais les écrits de ce mystérieux collaborateur ne passaient pas inaperçus. Il est ainsi loué par un de ses confrères pour son style "hardcore" et subjectif, mâtiné d'une "approche politique et sociologique à la Bourdieu". Un critique rap respecté
"Evil sait de quoi il parle, prend le temps de comprendre les paroles, ne fait jamais d'erreur, mêle les références avec maestria, ne caresse pas dans le sens du poil", témoigne, admiratif, le journaliste Fred Hanak, qui ne l'a jamais rencontré mais le classe parmi les "trois meilleurs critiques français de rap".
Tout le monde ne semble pas d'accord avec cet ancien collègue. Ainsi, dans une présentation de son ouvrage "Gangsta-rap", Le Parisien écrit en conclusion que "la lourdeur de l'ensemble laisse pantois".
Son talon d'achille ? Le rap français : il ne s'y interesse pas du tout, assure encore M.Hanak, qui conclut avec humour : Pierre Evil "C'est un peu le Jacques Chirac de la critique rap : vieille école, excellent en politique extérieure, déplorable en politique intérieure."
Pierre-Yves Bocquet, qui tient à rester discret dans les médias, fait savoir qu'il "met entre parenthèses ses activités d'écriture à titre privé". Et que son rôle en tant que plume se limitera à "préparer" les discours du président. Car "la seule personne qui écrit les discours de François Hollande, c'est François Hollande", insiste-t-il.
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