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Le blues d'Akhenaton à la sortie du nouvel album d'IAM

Akhenaton, le leader du groupe marseillais IAM, dont le nouvel album "Arts martiens" est sorti lundi, déplore que le rap soit la musique pour laquelle "subsiste le plus de préjugés", tout en continuant à dénoncer "la souffrance" des quartiers populaires.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Akhenaton, leader d'IAM, en concert à Bruxelles en 2011
 (JOHANNA GERON / BELGA / AFP)
Dans un entretien paru dimanche dans le quotidien régional La Provence, le musicien raconte que le nouveau disque du groupe, son premier depuis six ans, sorti sous le label américain Def Jam, a été écrit dans une "forme d'euphorie".
Après avoir été "complètement abattu" par l'abandon d'un projet précédent, "on s'est mis au boulot pour faire nos titres entre septembre et décembre", indique Akhenaton.Sur le fait d'avoir vieilli - même si le rap, regrette-t-il, véhicule toujours "le cliché du jeunisme" -, il souligne être conscient qu'il "faut absolument que nos textes correspondent à nos âges".
"Ce serait un gros problème si à 44 ans je rappais des textes de demi-délinquant pré-pubère", s'amuse l'auteur du tube "je danse le mia" en 1994, dont le groupe a été récompensé en 1998 de la Victoire de la musique du meilleur album pour "L'Ecole du micro d'argent".
Il reste que "le rap n'est toujours pas apprécié à sa juste valeur". "C'est la musique pour laquelle il subsiste le plus de préjugés", déplore-t-il. Six ans après "Saison 5", "Arts martiens" est à nouveau l'occasion pour IAM, dont la colère est devenue "plus construite et moins sauvage", de dénoncer "l'état de souffrance" des quartiers populaires en France.

"On a de vrais soucis qu'on lie à des débats stériles sur le voile ou le minaret. Alors que la France se vide de son sang", assène-t-il. Revenant sur le fait qu'une partie de la scène rap se sente exclue de "Marseille Provence capitale européenne de la culture" en 2013, Akhenaton explique "avoir un profond amour" pour sa ville mais (arriver) à saturation de ce genre de chose".
"Ma grande déception, c'est que Marseille a le potentiel d'un petit New York et qu'elle n'est rien du tout", déplore-t-il, conséquence, selon lui, "de politiques combinées de plusieurs mairies".

Et de conclure: "Quand on crée une dynamique culturelle qui ne concerne qu'une partie de la ville, les âmes et les coeurs de l'autre partie se remplissent de rien, ou plutôt d'émissions télé qui leur disent que sans rien, on n'est rien".

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