Le Conseil d'Etat autorise le rappeur Freeze Corleone à se produire à Rennes, contre l'avis de la mairie
Le rappeur Freeze Corleone pourra finalement se produire à Rennes samedi 18 mars dans le cadre du festival de rap Boomin Fest Rennes : le Conseil d'Etat a en effet rejeté vendredi soir le recours de la ville qui voulait interdire le chanteur de concert. Le Conseil a estimé que le spectacle ne présente pas de "risques avérés" de "porter atteinte à la dignité humaine" ni de provoquer des troubles.
Le 28 février dernier, la maire PS de Rennes Nathalie Appéré avait pris un arrêté municipal interdisant le spectacle du chanteur, mettant notamment en avant un risque de "troubles à l'ordre public". Mais Freeze Corleone - Issa Diakhaté pour l'état civil - avait saisi le tribunal administratif de Rennes qui avait suspendu l'arrêté municipal. La mairie avait aussitôt annoncé qu'elle déposait un recours auprès du Conseil d'Etat.
Une enquête ouverte en 2020 pour "des paroles jugées antisémites"
Pour justifier son interdiction, la ville de Rennes citait notamment l'ouverture d'une enquête en 2020 concernant Freeze Corleone pour "des paroles jugées antisémites, faisant l'apologie du nazisme et du terrorisme". Mais "cette enquête a débouché sur un classement sans suite un an plus tard au motif que les faits (...) étaient prescrits", souligne le Conseil d'Etat.
En outre, "s'il résulte de l'instruction que le rappeur Freeze Corléone a écrit et chanté des textes, dont le contenu n'est pas contesté, comportant des passages faisant référence de manière positive au nazisme et revêtant clairement un caractère antisémite", l'artiste assure "que ces textes ne sont plus ceux qui composent aujourd'hui ses concerts" et qu'il ne les interprètera pas à Rennes, ajoute l'ordonnance.
Figure montante du rap français, Freeze Corleone, dont les clips sur YouTube totalisent plusieurs millions de vues, avait été lâché en septembre 2020 par son label, Universal Music, qui dénonçait des "propos racistes inacceptables".
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