Le rappeur Nick Conrad convoqué au Tribunal le 9 janvier pour son clip "Pendre les Blancs"

Il est convoqué au tribunal le 9 janvier où il sera jugé pour "provocation directe à commettre des atteintes à la vie", a indiqué une source judiciaire.

Le parquet de Paris avait ouvert mercredi une enquête pour "provocation publique à la commission d'un crime ou d'un délit" après la diffusion du clip. Selon l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, les faits sont passibles d'une peine maximale de 5 ans de prison et de 45.000 euros d'amende. Il n'a pas été placé en garde à vue et était entendu dans le cadre d'une audition libre, a précisé à l'AFP une source judiciaire.

Au cours de cette audition, les enquêteurs se sont montrés "très volontaires dans la recherche du sens exact des paroles", a souligné l'un de ses avocats, Me David Aupelbaum. S'est tenu "un débat très intéressant, qui d'ailleurs aurait peut-être pu avoir lieu dans certains médias plutôt que devant la justice mais ça, malheureusement, ce n'est pas mon client qui en a décidé", a-t-il ajouté. Selon l'avocat, "toute cette affaire a vocation à se calmer et s'aplanir".

Appel au meurtre

Ce clip très violent a suscité un tollé au sein du gouvernement et dans la classe politique. 

Dans cette chanson intitulée "PLB", Nick Conrad, jusqu'alors méconnu, appelle notamment à tuer "des bébés blancs". "Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands", poursuit ce rappeur.

Le clip démarre par une scène dans laquelle un Noir allume fume un cigare devant un Blanc pendu au bout d'une corde. Dans des séquences suivantes, Nick Conrad tire dans le dos d'un Blanc, puis lui casse les dents sur le bord d'un trottoir, enfonce un revolver dans la bouche d'un autre séquestré dans un coffre de voiture, avant de lui tirer dessus...

Dans un entretien au Parisien, le rappeur a affirmé avoir "voulu inverser les rôles de l'homme blanc et de l'homme noir" et souligné que "le choc était voulu", "mais pas à un tel niveau".