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Le Réunionnais Danyèl Waro fustige un remix de Kanye West

Le rappeur et producteur Kanye West a réalisé très récemment un remix de la torride chanson "Drunk in Love" de Beyoncé. Le remix démarre par une phrase du titre "Mandela" du musicien réunionnais Danyèl Waro. Or, ce dernier n'était pas au courant de l'initiative...
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Danyèl Waro en concert à Varsovie le 26 septembre 2013
 (Pawel Supernak)

Au début, la nouvelle de ce coup de projecteur d'une star internationale du rap sur un artiste réunionnais avait été plutôt bien accueillie. Le patron du label de l'artiste, Philippe Conrath, semblait agréablement surpris. Mais cet enthousiasme a été de courte durée.

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux et les médias relayent le sentiment croissant de colère de Danyèl Waro, éminente voix de la Réunion. Le remix pose en effet deux questions de taille. D'abord, le musicien n'a pas été consulté sur l'emprunt de la phrase de sa chanson. Ensuite, il y a un souci évident de pertinence entre une phrase, poignante, dédiée à Nelson Mandela, du chanteur réunionnais, et la chanson qui suit, à caractère hautement érotique.

Kanye West a glissé dans sa version de "Drunk in Love" des paroles hautement explicites, relatives au couple qu'il forme avec Kim Kardashian, même si c'est bien sûr Beyoncé qui dialogue avec lui dans le remix. Cette dernière est ainsi qualifiée de "milf" (ces lettres signifiant en fait Mother I'd Like to F...), tandis que Kanye West s'autoproclame "Motherfucker", entre autres détails sur les ébats, répétés et détaillés, du couple. Logiquement, Danyèl Waro s'interroge : que vient faire Nelson Mandela dans cette "chanson de cul", selon l'expression rapportée par l'entourage du musicien?
Un avocat pourrait étudier la question
Pour l'instant, le directeur du label Cobalt de l'artiste réunionnais réfléchit à la possibilité de solliciter un avocat dans cette affaire. Mais, dans le site Clicanoo.re, Philippe Cobalt souligne : "Aux États-Unis, il n’y a pas de notion de droit moral sur la musique. En outre, ce remix n’a pour l’instant eu aucune vie commerciale directe : il est en streaming ou en téléchargement gratuit sur internet, et n’a jamais fait l’objet d’un pressage sur CD." Bref, ça s'annonce compliqué.

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