Les rappeurs turbulents de Columbine adoubés par le public de Rock en Seine
Ils ont démarré très fort sur la scène Bosquet, avec l'ironie qui les caractérise tant, sur "Rémi" et ses répétitions de "Qu'est-ce qu'on s'emmerde". Juste avant que Lujipeka ne précise, avec clairvoyance, que ça ne sera pas le cas pour leur concert. Le verdict final lui donne tout à fait raison.
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Alors que plus loin, la grande PJ Harvey envoûte le public plus âgé massé près de la Grande Scène, ici sur la scène Bosquet la jeunesse retourne la pelouse dès que les premières notes de chaque morceau retentissent. Les rappeurs rennais, arrivés comme à leur habitude avec un look terrible composé de bas de pyjama, salopette et maillot de football de la Juventus, sont déjà des stars adulées par leur public, qui connaît toutes les paroles de chaque morceau.
Pogo sur "Talkie-Walkie"
Après "Rémi" et "1000", le collectif enchaîne sur l'un des morceaux les plus savoureux de leur dernier album, et accessoirement de l'année, "Enfants Terribles", qui porte le même nom que l'opus. Le morceau est mélancolique et langoureux, marque de fabrique musicale du groupe, et porté par des paroles bourrées de références et un auto-thune utilisé avec parcimonie.
Dès les premières notes aériennes du morceau, Lujipeka et Foda-C encouragent le public à sortir leur portable et mettre le flash ou allumer un briquet, coutume de concert justement réservée aux morceaux doux. En moins de dix secondes, la pelouse de la scène Bosquet se remplit de flashs au son d'"Enfants Terribles" et l'effet est saisissant, presque poétique.
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La pression remonte aussitôt après lorsque vient le morceau "Talkie-walkie", issu lui aussi de l'album "Enfants Terribles". Après la mer de flashs, place à la destruction de la pelouse. "Vous allez faire le plus gros cercle possible au milieu de la foule ! Après, vous savez ce qu'il vous reste à faire." Sous les coups de "Bébé jt'appelle sur mon Talkie-walkie", la foule en délire exécute un pogo géant, se rentrant dedans avec frénésie bien aidée par l'énergie dégagée sur scène par Columbine.
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"Les Prélis" deux fois pour doubler le plaisir
Après avoir enchaîné avec "Dans Ma Chambre", issu lui aussi des "Enfants Terribles", le collectif continue à dérouler son ascenseur émotionnel musical entre nostalgie et rap lourd. Place à un inédit sorti au début du mois : "Pierre, Feuille, Papier, Ciseaux", balade mélancolique dans la veine des "Enfants Terribles". Jusqu'à ce que Foda-C prononce ces mots : "On va jouer un morceau pas très connu". Connaissant leur ironie, la foule devine instinctivement qu'ils s'apprêtent à interpréter "Les Prélis", pinnacle musical des fans de Columbine, devenu un classique parmi les classiques du groupe.Ils commencent une première fois, avec un public qui connaît absolument toutes les rimes. Mais pour mieux marquer le coup, Lujipeka coupe le son et décide de diviser le public en deux, pour passer au milieu de la foule pendant le morceau. C'est parti pour une deuxième session de "Prélis". Alors que Foda-C déroule son rap sur l'intro interminable, le reste du collectif se noie dans le public et savoure le moment.
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Les uns torse nu, les autres débraillés, les rappeurs multiplient les sauts sur scène, en communion avec la foule. Peu importe le morceau choisi par Columbine, elle chante et rappe avec eux, applaudit, hurle et gigote dans tous les sens.
Terrible surprise pour conclure
Pour les remercier, alors que "Les Prélis" devait conclure en beauté le show, le crew décide de repasser "Enfants Terribles". "Celle-là, c'est cadeau !" s'exclame Lujipeka. Le public, qui avait commencé à se disperser, retourne sur la pelouse en une fraction de seconde et finit en extase le concert, entre jumps, pogos et danses endiablées.https://twitter.com/RossiPresse/status/901540183769841664
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