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Marseille : un clip de rap dénonce l'affaire de la Bac Nord

"Toute ressemblance avec la fiction ne serait que pure coïncidence. Les faits qui vont suivre sont malheureusement inspirés de la réalité": mêlant culture télé et actualité, le dernier clip du groupe de rap marseillais "Psy4 de la rime", "Crise de nerfs", met en scène l'affaire de la Bac nord.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
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Le Groupe de rap marseillais Psy4 de la Rime, constitué de Soprano (casquette), Sya Style (T.shirt noir), Vincenzo (T. shirt vert) et d'Alonzo (bonnet).
 (OLIVIER CORSAN /PHOTOPQR/LE PARISIEN )
Tourné en un jour
Furtivement, des paroles ("La BAC nord vend le teu-shi!"), un plan sur une "Une" de La Provence et un extrait de France Bleu confortent l'allusion à l'affaire de la Brigade anti-criminalité (Bac) du nord de Marseille, dissoute en octobre après la mise en cause d'une quinzaine de ses membres pour extorsion d'argent et de drogue.
Tourné en une journée par le réalisateur marseillais Beat Bounce, ce film de six minutes visible sur internet s'ouvre sur un braquage. Un couple s'enlace sur son canapé quand surgissent deux malfrats cagoulés et armés, qui repartent avec un sac de billets trouvé dans la maison.
La police intervient mais le mari, avec deux comparses, mène sa propre enquête - musclée - dans la nuit de Marseille pour retrouver un des agresseurs, mordu à la main par sa femme. Il finit par le dénicher et l'emmène au commissariat: on découvre alors que l'agressé est un policier, et que ses collègues ont aussi des choses à lui reprocher...

Micke, qui a travaillé sur le scénario, se défend cependant d'avoir ciblé la police, l'affaire de la Bac n'étant ici qu'une trame pour évoquer Marseille, où "Marcel Pagnol est mort dans les quartiers nord" et où "La Bonne Mère pleure et fait déborder l'Vieux-Port".

"A Marseille, c'est devenu trop le bordel et on veut le faire sentir dans ce clip. On est tous plus ou moins des quartiers nord, on a tous plus ou moins vu une fusillade, eu un collègue qui s'est fait tuer. Le message c'est: 'regardez ce qui se passe, faudrait que ça cesse'", dit-il.
"C'est ma vie, ma ville"
Alonso, l'un des trois rappeurs du groupe, confirme: "On ne fait pas ça pour baver sur les flics. C'est surtout un cri qui vient du coeur, pour faire prendre conscience aux gens de ce qui se passe ici". "Moi j'ai 30 ans, dans les années 90 il n'y avait pas de Kalachnikov, pas toutes ces armes qui viennent des pays de l'Est. Aujourd'hui on en trouve presque chez l'épicier, pour 200, 400 euros", ajoute le rappeur originaire du Plan d'Aou, une grande cité des quartiers nord .
Au gré de la chasse aux agresseurs, on croise des prostituées aux arrêts de bus, des SDF qui fouillent les poubelles, une violente interpellation à une station-service... tandis que le texte égrène les maux de Marseille "capitale du crime sur BFM", entre réalité de la violence et surenchère médiatique.
"C'est ma vie, ma ville, au bord de la crise de nerfs, y'a le feu mais dis-moi où sont les Canadair, c'est pas la fin du monde mais tout s'accélère, et ouais c'est le bordel sur la vie d'ma mère, (Chaud comme à Marseille!), Rackets, Kalachs!, (Chaud comme à Marseille!), Ripoux, braquages!, (Chaud comme à Marseille!), Corrompus, chômage!, Et ouais c'est le bordel sur la vie d'ma mère!", scande le refrain.
"Crise de nerfs" est un des titres de l'album "4ème dimension" qui sortira le 1er avril. Les acteurs Moussa Maaskri et Pierre-Marie Mosconi, vus notamment dans "Braquo" et "Mafiosa", jouent dans le clip qui emprunte surtout aux séries américaines, en comparant Marseille à la Baltimore de "The Wire" et en évoquant "des contrôles de police à la 'The Shield'".

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