Musique : le rappeur Tuerie, "petit ovni" de caractère, bouscule la scène française avec sa vulnérabilité
"Tuerie" est un nom de scène hérité de ses jeunes années de rappeur, il y a déjà plus d'une décennie, quand il provoquait l'admiration de la foule : "C'est une tuerie, ce type".
Le garçon est à part dans un monde particulier, celui du rap en France, qui ne tolère que peu d'écarts. Avec Papillon Monarque, son deuxième disque sorti l'année dernière, il a imposé son flow et sa voix, ainsi que sa façon de voir : "Je me suis toujours débrouillé avec le moyen premier, c'est-à-dire la voix. J'ai envie que les voix soient mises à l'honneur. Et plus je vais évoluer dans ma carrière, plus on aura le droit à davantage de voix. À son paroxysme, j'aimerais bien avoir une chorale gospel."
Un style non conventionnel avec une musique "lumineuse"
Ses références vont chercher dans le hip-hop mais bien au-delà, il est notamment fan de Queen et ça s'entend dans Garçon triste/Federico, où les choeurs du début sont un hommage à Bohemian Rapsody. L'année dernière, son originalité a été saluée par le très sélectif Prix Joséphine, qui l'a préféré à tous les favoris, et depuis, sa cote a explosé. Mais lui s'avance toujours aussi serein : "Il peut y avoir un petit côté hautain quand on dit qu'on se sent à part, mais je pense que j'ai une façon de faire de la musique qui n'est pas conventionnelle."
Ce style imprévu n'a pas été facile à imposer pour le jeune rappeur à ses débuts. Il sourit avec simplicité : "Je suis tellement fier de ma différence, parce que je me suis battu. Je viens d'une des pépinières du rap qui est Boulogne-Billancourt, où ça rappe très dur ! Donc j'ai fait mes premières armes avec ce rap-là, mais j'ai très vite été le petit ovni de la ville, parce que ma musique était un peu plus... lumineuse. Et ça a dérangé, jusqu'à ce qu'on comprenne que j'était bien trop têtu pour faire autre chose."
Sa prochaine étape est de faire une tournée et en live, en maître de cérémonie, Tuerie sait y faire comme sur disque.
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