On a testé "L'Obsession Rap", le jeu de société qui "met la pression sur les fans de rap français"
Promesse de parties trépidantes entre férus de rap, le jeu de société "L'Obsession Rap" tombe à pic pour rapprocher les générations en cette fin d'année confinée. Mais il va falloir faire carburer la mémoire et turbiner sérieusement du cerveau.
Un jeu sur le "rap game", quelle bonne idée ! Comme les meilleures inventions, on se demande d’abord comment personne n'y avait pensé plus tôt. Après avoir sorti l’an dernier un beau livre, L’Obsession Rap, le site de référence du rap français ABCDR du son propose cette fois le jeu de société, un quiz hip-hop costaud. Au menu : 800 questions et défis pour mettre les fans de rap français sur le grill en testant leurs connaissances.
Boîte à malices
Affûtez d'ores et déjà votre mémoire en potassant la mine d’informations du livre paru l’an dernier, parce que, soyez prévenus, ça ne rigole pas. On en connaît qui feront moins les malins après avoir séché lamentablement sur une question de difficulté moyenne telle que : Quel morceau de rap français est resté le plus longtemps en tête du Top 50 ? Ah. (Allez, on vous livre la réponse : Ces soirées là de Yannick, basé sur une chanson de Claude François adaptée des Four Seasons, resté 15 semaines en tête du Top 50 en 2000).
L’Obsession Rap, Le Jeu, se présente comme une boîte aux trésors de 16 cm sur 14 dans laquelle se trouvent 240 cartes, un dé particulier (avec lequel on peut tirer des couleurs, des défis et des freestyles) ainsi qu’un livret explicatif avec les règles du jeu. Celles-ci sont simples.
Que l’on joue à deux ou en équipes (ou même en solo pour "les asociaux qui rappent quotidiennent en playback devant leur glace"), il s’agit de lancer le dé à tour de rôle puis de répondre aux questions classées par niveau de difficulté (quatre niveaux et quatre couleurs) inscrites sur les cartes. On peut aussi tomber sur un défi (citation d’une discographie, improvisation ou test de rapidité, notamment) ou un freestyle (on impose le défi de son choix à l’adversaire). Le, la ou les premier.e.s à parvenir à obtenir 100 points remporte.nt la victoire.
Plutôt old school, new school, ou les deux ?
Les cartes ont une particularité : elles sont divisées en deux époques du rap, la old school et la new school. Il est ainsi possible de rester dans son pré carré de prédilection en ne piochant que dans une période, ou de mélanger les cartes pour mener des "battles" à plusieurs générations et, pourquoi pas, en famille.
Tout est donc en place pour passer un excellent moment, avec des parties survoltées mêlant suspense, remue-méninges, mauvaise foi, cerveaux en surchauffe sous la casquette, clash surjoués et fou-rires rappologiques. Il y a hélas une petite ombre au tableau : la plupart d’entre nous ne sommes pas à la hauteur de l’érudition obsessionnelle des auteurs du jeu. Et cela peut s’avérer terriblement frustrant. Quand bien même vous connaîtriez par cœur un artiste, un groupe ou une oeuvre, les questions de difficulté 2 à 4 s’avèrent souvent ultra précises et trop ardues.
Quelques exemples de questions au hasard :
- Quel est le seul morceau de rap français entendu au cours du film La Haine ? (question de difficulté 2)
- Quel chanteur français est samplé sur le titre Ego de Lomepal ? (question de difficulté 3)
- Sur Helsinki, Dinos emprunte à Kendrick Lamar les batteries de l’un de ses morceaux. Lequel ? (question de difficulté 4 )
Devenez incollables
L’avantage, c’est qu’on apprend beaucoup. Saviez-vous par exemple que Damso avait écrit plusieurs chansons pour Kenji Girac ? Et que le premier DJ français à avoir remporté un titre de champion du monde dans la catégorie DMC s’appellait Dj Kodh ? La pratique pourrait ainsi nous rendre à la fois imbattables à ce jeu et incollables en société.
Cependant, beaucoup d’amateurs de hip-hop old school (dont nous sommes) étant souvent férus de hip-hop américain, mélanger le hip-hop anglo-saxon avec le hip-hop français aurait été bienvenu, au moins dans la section old school. Les "darons" auraient ainsi eu l’occasion de briller un peu sans se faire mettre systématiquement la pâtée par les jeunes.
Enfin, pour une dose de fun supplémentaire, on rêverait d’une dimension audio, avec une partie des questions en mode blind-test. Rien n’interdit d’ailleurs de reformuler les règles du jeu à sa sauce, et en musique…
"L’Obsession Rap, le Jeu" (Marabout)
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