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OrelSan joue les prolongations avec l'épatant "Epilogue" à l'écoute

Un an après "La Fête est finie", son troisième album, OrelSan sort un long bonus baptisé "Epilogue". Ces onze nouveaux titres, qui constituent quasiment un nouvel album, ressemblent davantage à un devoir de suite. Notamment avec "Famille, famille", l'envers tendre de la pièce maîtresse qu'était "Défaite de famille". Drôle, lucide, bourré de bons mots, ce rab inespéré est une aubaine bien troussée.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
OrelSan à Cannes aux NRJ Music Awards le 10 novembre 2018.
 (Syspeo/ NMA2018/ SIPA)

J'ai jamais dit "J'ai tout dit"

Depuis la sortie en octobre 2017 de La Fête est finie, le statut d’OrelSan s’est consolidé et il tutoie désormais le firmament. Cet album s’est écoulé comme des petits pains (disque de diamant depuis juin 2018 avec 500.000 exemplaires vendus) et lui a permis de râfler trois Victoires de la Musique. Pourtant, la mélancolie douce-amère du rappeur de 36 ans se poursuit sur "Epilogue", au climat aussi introspectif que sur l’album qu’il complète.

"J'avais des sons que je n'avais pas fini à l'époque de La Fête est finie et j'ai passé une année de ouf très inspirante qui m'a donné envie d'écrire", a-t-il expliqué vendredi soir lors d'un "chat" sur Twitter. Il s'appelle Epilogue non parce que c'est son dernier album mais "parce que c'est l'épilogue de la trilogie Perdu d'Avance, Chant des Sirènes et La Fête est Finie", a-t-il précisé.

Sur cette nouvelle fournée, OrelSan raconte son année incroyable : "J’ai passé 2018 en vol plané, j’suis le genre de loser qui fait que de gagner" (sur Discipline). Et savoure son nouveau statut : "J’ai mis dix ans pour percer (…) Des fois j’me demande si j’ai tout dit/ Mais j’ai jamais dit «J’ai tout dit» ; la fête est jamais finie/ J’défonce depuis dix ans, mets des bougies sur un space cookie" (sur Tout ce que je sais). 

Cependant, le rappeur normand reste terriblement lucide - "J’connais c’qu’on perd en gagnant". Et règle quelques comptes au passage : "Malgré les beaux habits, les vestes sont réversibles/ On restera faux amis, tu peux chercher d'autres cibles" (sur Fantômes).
La cover d'Epilogue d'Orelsan.

"La Famille, la famille" en plat de résistance

La Famille, la famille et Mes Grands-parents, deux titres forts, ressemblent à un devoir de suite. Le premier est l’envers lumineux de Défaite de Famille, l’un des sommets de La Fête est finie dans lequel il démolissait un à un chaque membre de sa famille avec un humour vachard. Cette fois, Aurélien Cotentin raconte avec une tendresse parfois acide tous les bons moments passés avec eux dans l’enfance parce que "C’est quand on risque de perdre les choses qu’on comprend leur vraie valeur".

"Un an après avoir avoué qu’j’déteste les fêtes de famille/ J’ai cru que la famille allait me lyncher
La moitié dit qu’ça les fait marrer, l’autre agit comme si j’avais rien fait (…)
C’est fou à quel point je suis soulagé que personne fasse la gueule
Si personne me demande de chanter, j’crois qu’vais l’faire tout seul".


Mes Grands parents, sur un beau sample de Colette Magny, poursuit ce mea-culpa en excusant ses ancêtres dont "le disque dur commence à ramer" et arrive encore à faire sourire. "Quand mon grand-père a passé le permis les feux rouges n’existaient pas/ Et les clignotants c’était ses bras".

Féroce "Discipline"

Très drôle et féroce, "Discipline" est une autre pièce maîtresse de ce supplément de 11 titres. Orelsan se lâche sur les tentations et l’envers du succès en dénonçant à la fois les flagorneurs opportunistes et les fans infidèles.

"Un ancien fan m'a dit : "T'es trop commercial"
J'lui ai dit : "J'sais pas c'que ça veut dire, "trop commercial""
Il a dit : "Quand tout l'monde aime bien, c'est trop commercial"
J'lui ai dit : "Tu fais quoi dans la vie ?", il a dit : "J'suis commercial" (ok)"


Le poignant Tout va bien revient faire un tour de piste dans une version alternative avec un featuring et un nouveau texte ("Petit, la dame est sur le sol parce qu’elle s’occupe des fourmis/ L’aiguille à côté d’elle ça sert à mieux les nourrir").

Adieu les Filles que les fans qui ont assisté à ses concerts depuis un an connaissent bien, est une suite à l’hilarant Bonne Meuf dans lequel il explique que désormais casé, il ne peut plus se laisser aller même si ce n’est pas l’envie qui lui manque. Bilan : "Baisez-vous vous mêmes" !

Puissant "Epilogue"

Après Rêves bizarres, le single et son clip sortis mercredi avec le Belge Damso en featuring (3 millions de vues en 48h), cette "after-party" se referme sur le puissant Epilogue, qui fut le dernier titre à être bouclé. Sur ce morceau au rythme drum’n’bass, Orelsan cavale, pressé par le temps, rend hommage à ses amis et ses partenaires Ablaye et Skread, confirme son amour pour sa compagne et évoque un mariage et un bébé à venir.

"La vie passe en un clin d'oeil (...) J'en ai marre de chanter la déprime (...) J'ai fait l'deuil d'une époque", dit-il, terminant sur ces mots "La ligne d’arrivée est souvent la ligne de départ". On ne pouvait rêver meilleur point final, en forme d’ouverture pour la suite : on pressent qu'OrelSan est désormais bien parti pour vieillir avec ses fans et vice-versa.

La nouvelle édition de "La Fête est finie" augmentée des 11 titres Bonus de "Epilogue" (Wagram Music) est sortie vendredi 16 novembre en digital (à l'écoute ci-dessous) et sortira en version physique le 23 novembre

OrelSan poursuit sa tournée : le 17 novembre à Lyon, le 20 à Lillen le 22 à Caen, le 23 au Mans, le 28 à Limoges, le 29 à Pau, le 30 novembre à Bordeaux (Floirac) et deux dates à Bercy AccorHotel Arena les 5 et 6 décembre.



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