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Rap et violence : un duo inséparable ?
Faut-il être violent pour être une icône du rap ? La violente altercation entre Booba et Kaaris survenue mercredi 1er août à l'aéroport d'Orly n'est pas une première dans le milieu du rap. Les provocations et incidents se sont multipliés entre artistes rivaux ces dernières années menant parfois jusqu'au drame. Course au buzz ou haine profonde, la rédaction de France 2 a mené son enquête.
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Temps de lecture : 2min
Reportage : C. Airaud / F. Prabonnaud / D. Bonnet / G. Liaboeuf
"Le rap ce n'est pas de la pop avec des éléphants roses et des ballons", rappelait le rappeur américain Ice-T en 1996. Culte des armes dans les clips et mort violente dans la vraie vie, les stars du rap Tupac et Notorious B.I.G. en ont fait les frais, froidement abattus.
Voir le documentaire "Biggie and Tupac" réalisé en 2002 par le Britannique Nick Broomfield. Le film suit le détective Russell Poole chargé de prendre en main l’affaire du meurtre de Notorious B.I.G.
"La question de la violence n'est pas inhérente au rap, il y a une forme de violence sublimée et cathartique qui permet de dépasser la violence à travers le texte et le mot et non une violence réelle", précise la philosophe Benjamine Weill. Mais depuis dix ans, sur les réseaux sociaux, la tradition des combats verbaux déraille. Par tweets interposés, on se charrie, on se toise, l'insulte n'est jamais loin. Un sport qui cette fois-ci a dégénéré. La course au buzz a tourné au saccage de magasin et à la bagarre générale à l'aéroport d'Orly. Les rappeurs Booba et Kaaris ont quitté la scène musicale pour rejoindre le rayon des faits divers et la case prison.
Né dans la rue
À sa naissance dans les années soixante-dix, le rap se conjugue avec violence. Des textes de révolte scandés sur une rythmique basique. De Los Angeles à New York (États-Unis), dans les quartiers noirs retentissent ces cris de colère, notamment contre les brutalités policières. Une violence encore bien présente aujourd'hui, avec dans les banlieues américaines, des rappeurs proches des gangs qui s'entretuent."Le rap ce n'est pas de la pop avec des éléphants roses et des ballons", rappelait le rappeur américain Ice-T en 1996. Culte des armes dans les clips et mort violente dans la vraie vie, les stars du rap Tupac et Notorious B.I.G. en ont fait les frais, froidement abattus.
Voir le documentaire "Biggie and Tupac" réalisé en 2002 par le Britannique Nick Broomfield. Le film suit le détective Russell Poole chargé de prendre en main l’affaire du meurtre de Notorious B.I.G.
Du verbe au poing
Dans les années 90, quand la culture hip-hop débarque en France, elle se marie avec Brassens, Renaud ou Verlaine. La plume de MC Solar a remplacé le flingue. IAM préfère l'humour aux bastons, la violence s'est diluée en traversant l'Atlantique."La question de la violence n'est pas inhérente au rap, il y a une forme de violence sublimée et cathartique qui permet de dépasser la violence à travers le texte et le mot et non une violence réelle", précise la philosophe Benjamine Weill. Mais depuis dix ans, sur les réseaux sociaux, la tradition des combats verbaux déraille. Par tweets interposés, on se charrie, on se toise, l'insulte n'est jamais loin. Un sport qui cette fois-ci a dégénéré. La course au buzz a tourné au saccage de magasin et à la bagarre générale à l'aéroport d'Orly. Les rappeurs Booba et Kaaris ont quitté la scène musicale pour rejoindre le rayon des faits divers et la case prison.
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