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Tunisie: le rappeur Weld El 15 condamné à quatre mois de prison
Le rappeur tunisien Weld El 15 a été condamné jeudi à quatre mois de prison ferme pour atteinte aux bonnes moeurs et outrage à des fonctionnaires dans ses chansons, selon un journaliste
de l'AFP présent à l'audience.
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Le chanteur, de son vrai nom Ala Yacoubi, a été immédiatement arrêté, la condamnation prévoyant "l'exécution immédiate" de ce jugement, plus clément que le précédent, le rappeur ayant été condamné par contumace en août à 21 mois de prison.
"Je vais immédiatement faire appel", a indiqué Me Ghazi Mrabet, l'avocat du jeune homme. "J'ai des craintes pour l'intégrité physique de Weld El 15 en prison", a-t-il par ailleurs indiqué.
L'audience s'est déroulée au tribunal cantonal de Hammamet, à une soixantaine de kilomètres de Tunis, où le rappeur de même que le chanteur Klay BBJ avaient été condamnés par contumace à 21 mois de prison en août pour les mêmes faits, à l'issue d'un procès auquel ils n'avaient pas été convoqués. Klay BBJ a depuis été rejugé deux fois pour être finalement relaxé en octobre.
La police et le ministère public accusaient les deux hommes d'avoir chanté des textes insultants pour les autorités et d'avoir adressé des gestes obscènes aux policiers durant un concert à Hammamet, une station balnéaire, durant l'été.
Les deux chanteurs ont rejeté ces accusations lors des différents procès, et quatre témoins sont venus confirmer leur version des faits devant le juge jeudi.
Interpellation musclée
"Le public m'a réclamé une chanson posant problème, j'ai refusé en signe de conciliation avec les policiers mais un grand nombre de policiers est monté sur scène et ils m'ont agressé", a expliqué jeudi devant le juge Weld El 15 qui avait à l'époque fait établir un certificat médical attestant de blessures légères infligées lors de son interpellation musclée.
"Le public m'a réclamé une chanson posant problème, j'ai refusé en signe de conciliation avec les policiers mais un grand nombre de policiers est monté sur scène et ils m'ont agressé", a expliqué jeudi devant le juge Weld El 15 qui avait à l'époque fait établir un certificat médical attestant de blessures légères infligées lors de son interpellation musclée.
Le parquet ne réquérant pas en Tunisie, le contenu des éléments à charge remis au juge n'a pas été révélé publiquement. Selon la défense, le dossier de l'accusation est "vide" et s'appuie sur les témoignages de deux policiers.
Or le rappeur entretient des relations très tendues avec les forces de l'ordre. Il avait été condamné cette année à deux ans de prison pour sa chanson "les policiers sont des chiens", peine réduite en appel en juin à six mois avec sursis. Dès lors avant même l'audience, Me Mrabet avait reconnu "ne pas être optimiste", tout comme le chanteur.
"Je m'attends à tout, j'espère que la Tunisie a une justice et non une injustice. La révolution a eu lieu au nom de la liberté d'expression", a dit à l'AFP Weld El 15 avant le procès, en référence à la révolte qui avait abouti à la chute du régime autoritaire de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Près de trois ans après la révolution, la police, la justice et le gouvernement dirigé par les islamistes sont régulièrement accusés de chercher à juguler la liberté d'expression acquise après le soulèvement alors qu'aucune réforme de fond du système judiciaire et des forces de l'ordre n'a été entreprise.
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