Une chanson de Kery James contestée aux Jeux de la Francophonie
"Est-ce que (...) l'expression artistique qu'est le rap n'a pas sa place à Nice? Je ne comprends pas ce qui fonde" les critiques exprimées samedi, "on n'a pas dû entendre les mêmes choses au même moment", a estimé la ministre.
Quelques minutes après la fin de la cérémonie, le député et président du conseil général des Alpes-Maritimes Eric Ciotti (UMP) avait twitté :
Eric Ciotti et Christian Estrosi parlent de "faute"Hollande et Benguigui imposent une chanson scandaleuse et inappropriée sur la révolution des banlieues aux Jeux de la Francophonie
— Eric Ciotti (@ECiotti) September 7, 2013
Joint par l'AFP, l'élu a cité les paroles qui l'avaient le plus choqué: "Ce que la France ne nous donne pas, on va lui prendre" ou encore "Nous derrière les barreaux, eux au Sénat". Il a estimé que "donner l'impression que la France est séparée en deux" n'était pas "opportun" pour des Jeux qui doivent être "une fête qui rassemble". "Que le gouvernement socialiste impose cet artiste" qui, a-t-il fait remarquer, a écopé en 2009 d'une peine de prison avec sursis pour s'en être pris physiquement à un autre rappeur, était "une faute", a-t-il ajouté.
Le député-maire UMP de Nice et président du Comité national des Jeux de la Francophonie (CNJF) Christian Estrosi, a estimé quant à lui que cette chanson, "imposée" selon lui "à la dernière minute", était "malvenue et sans rapport avec la francophonie". "Affirmer qu'il y a deux Frances, alors que la France est l'hôte de 55 nations et devait montrer son unité, est une faute morale", a-t-il jugé.
Yamina Benguigui défend une oeuvre citoyenne
"Les choix artistiques" de cette soirée d'ouverture qui mêlait notamment Isabelle Boulay, Grand Corps Malade et Magic System, ont "été menés d'un commun accord avec le CNJF" et n'ont "pas du tout été imposés", a cependant assuré Mme Benguigui.
"Banlieusards", la chanson incriminée, "est une oeuvre citoyenne, elle met en avant des valeurs comme l'éducation, le travail, l'autonomisation" et "quand il parle de révolution, c'est de révolution civique", un "message qui va au-delà de la France (...), qui parle à Dakar (...), à la jeunesse de Bamako, de Tunis", à "une Francophonie qui souffre actuellement", a-t-elle dit.
De fait, si M.Ciotti avait bien écouté la chanson, il aurait entendu, après la phrase qui l'a choqué ("ce que la France ne nous donne pas on va lui prendre") un appel à entreprendre, à ne pas se plaindre et à aller de l'avant en dépit des obstacles :
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.