Cet article date de plus de deux ans.

Vidéo "L'idée me plaît mais ça ne joue pas sur la bonne note" : JoeyStarr critique la série sur NTM et le rap français

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

Invité de franceinfo, JoeyStarr revient sur la série "Le Monde de demain", qui raconte l'émergence dans les années 80 du mouvement hip hop en France avec NTM.

La série "Le Monde de demain" sur Arte retrace la naissance dans les années 80 du hip-hop tricolore et du groupe de rap NTM. Elle suit les jeunes Kool Shen (Bruno Lopes, joué par Anthony Bajon) et JoeyStarr (Didier Morville, joué par Melvin Boomer), de leurs débuts dans le breakdance et le graffiti jusqu'à leurs premiers pas sur scène, mais aussi DJ Dee Nasty ou Lady V. Le "vrai" JoeyStarr se dit fier de voir cette histoire racontée, même s'il ne cache pas une pointe de déception, lundi 24 octobre sur franceinfo : "Je trouve ça à côté de ce que ce qui se passait vraiment".

franceinfo : JoeyStarr, vous êtes au cœur de la série d'Arte "Le Monde de demain". Vous n'y jouez pas, mais des acteurs incarnent les stars du début du hip hop en France. Vous, Kool Shen, Dee Nasty... Je sais que vous avez rencontré celui qui joue votre rôle, Melvin Boomer. Qu'est-ce que vous avez pensé de la série ?

JoeyStarr : Je respecte tout le boulot qui a été fait par les comédiens, l'équipe, tout ça. Et puis surtout le fait que ça raconte l'émergence de ce mouvement dans les années 80 et ainsi de suite. Et comment, quoi, la conjoncture, tout ça. L'idée me plaît. Après, je suis un peu moins enthousiaste quand je vois la série, en fait.

Pourquoi ?

Parce que je trouve que ça ne joue pas sur la bonne note. Et je ne dis pas que les gens qui l'ont fait, les réalisateurs, sont incompétents ou quoi que ce soit, loin de là. Mais moi, ça ne me parle pas parce que je trouve ça à côté de ce que ce qui se passait vraiment.

Ce n'est pas ce que vous avez vécu ?

Non, pas du tout.

C'est beaucoup plus sombre ?

Oui, aussi. Ce n'est pas forcément que pour ces raisons-là mais je ne suis pas contenté parce que je vois. Mais comme je le dis, je trouve qu'il y a un formidable boulot qui a été fait par les comédiens et ainsi de suite. Mais je trouve qu'on n'a peut être pas mandaté les bonnes personnes pour le faire. En fait, c'est ça le truc.

Mais qu'est ce que ça vous fait de voir votre histoire portée à l'écran? Parce qu'il y a aussi le film au cinéma "Suprêmes", d'Audrey Estrougo, sorti en 2021.

Normalement, ça aurait dû flatter mon ego vertigineux, voilà ! Sur le film Suprême, j'ai un autre avis. Je trouve que on est un peu plus exact, même si ce sont deux objets complètement différents, la série et le film. Mais je valide vachement plus ce qui se dit et ce qu'envoit Suprême comme message.

Donc ça ne vous flatte même pas de vous dire : je suis devenu un héros de série ou un héros de cinéma ?

Non, mais quand on regarde, je ne suis pas tout seul. On est plein, ce n'est pas que moi que ça doit flatter. C'est tous ces efforts qu'on a fourni. C'est un sport d'équipe, cette histoire. Donc, oui, on est tous contents que cet élan culturel – j'utilise des mots comme ça aujourd'hui –, que toutes ces heures qu'on a passées dans les hangars, à danser, à cogiter, à mouiller le maillot, soient mises en exergue. Bien sûr que je suis très fier de ça.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.