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Rares ou excentriques, les pianos du restaurateur David Winston sont à vendre aux enchères

Le restaurateur américain David Winston, qui a travaillé sur les instruments de Chopin, Beethoven ou de la famille royale britannique, vend aux enchères sa collection de pianos insolites à partir du 1er septembre.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Les pianos de la collection de David Winston seront mis aux enchères à partir du 1er septembre par la maison Dreweatts. (TOLGA AKMEN / AFP)

Dans le village de Biddenden, dans le Kent (sud-est de l'Angleterre), un décret royal fixé au dessus d'une porte attire l'attention : "Par décret de sa Majesté la Reine, conservateur et restaurateur de pianos". Un titre qui adoube le travail de David Winston, restaurateur de pianos et le prestige de son étonnante collection. 

Sa bâtisse renferme de véritables trésors : 26 pianos que le restaurateur californien a mis toute une vie à amasser. Son impressionnante collection, dont certaines pièces pourraient valoir jusqu'à 60 000 livres (soit 71 000 euros) sera vendue à partir du 1er septembre par la maison Dreweatts, avant que l'artisan ne prenne sa retraite à Venise. "J'ai presque 71 ans maintenant, c'est un peu le moment", expliqué celui qui a réparé des instruments passés dans de prestigieuses mains.

Des pianos célèbres

David Winston a notamment restauré "un certain nombre d'instruments royaux", dont des pianos ayant appartenu à la reine Elizabeth II, même s'il reste discret sur ce travail. Son tableau de chasse compte aussi la restauration du piano français Pleyel ayant appartenu à son "grand héros" Frédéric Chopin.

Mais sa plus grande fierté reste encore d'avoir pu remettre sur pieds le Broadwood de Beethoven, conservé au Musée national hongrois. "Lorsque je suis entré dans cette pièce pour la première fois, et que j'ai vu que ce piano était là avec le nom de Beethoven dessus, les poils de ma nuque se sont dressés", raconte avec émotion David Winston.

Un assortiment de pianos anciens

Parmi les pianos mis en vente, on trouve surtout des instruments datant du XVIIIe au XXe siècles. L'un d'entre eux, construit entièrement par le restaurateur, constitue la réplique exacte d'un instrument viennois du XIXe siècle. Sa particularité ? Il possède cinq pédales, quand la plupart des pianos modernes n'en comptent que trois.

26 pianos excentriques et rares, amassés au cours d'une vie par le Californien David Winston, sont vendus aux enchères. Selon les estimations, certains instruments pourraient atteindre les 71 000 euros. (TOLGA AKMEN / AFP)

Les pédales supplémentaires permettent de produire un effet sonore de tambour et de cloche ou un râle semblable à celui d'un basson - parfait pour la musique martiale très en vogue à l'époque. "Comparé au piano moderne, il est plus doux et a un son très sensible", explique la pianiste chinoise Xiaowen Shang, qui le considère comme son préféré.

Cette étudiante à la célèbre Royal Academy of Music de Londres explique aussi aimer jouer sur le Pleyel Duoclave. Muni d'un clavier de chaque côté, ce piano particulier permet ainsi à deux musiciens de jouer face à face, avec le son qui s'élève entre eux deux. "Ils sont très rares : ils n'ont été fabriqués qu'à une cinquantaine d'exemplaires", s'extasie David Winston. L'instrument a appartenu à Madeleine Lioux, pianiste française renommée et épouse de l'écrivain et ministre français de la Culture André Malraux.

Des pièces de collection insolites

Mais la collection de David Winston ne se contente pas d'instruments anciens, elle comprend également des pianos conçus pour le style de vie du XXe siècle. Parmi ses pièces les plus excentriques trône un piano à queue futuriste, au cadre en aluminium argenté brillant. Xiaowen Shang y entame The Way We Were, une ballade des années 1970 interprétée par Barbra Streisand. Cet instrument fabriqué par la société néerlandaise Rippen, aujourd'hui disparue, "date des années 60", explique David Winston. "Il est vraiment stable et sonne plutôt bien", ajoute-t-il. "Il y en avait un certain nombre sur les bateaux et il y en avait même un sur un dirigeable à une époque".

Un piano en noyer "à queue papillon" de Wurlitzer, une société plus connue pour ses orgues et ses juke-boxes, attire également l'attention: son couvercle s'ouvre par le centre en deux ailes, créant un effet stéréo. Selon le restaurateur, ses potentiels acheteurs pourraient autant être des collectionneurs aguerris à la recherche "d'instruments rares" que de plus simples amateurs, "simplement à la recherche de quelque chose de vraiment inhabituel et rare qui va complètement transformer une pièce".

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