Rock en Seine : "Pour survivre, on a l'obligation de faire un festival plus long", explique son directeur

L'édition 2024 du festival de musique qui s'établit chaque été au domaine national de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, s'est ouverte, mercredi 21 août au soir, avec un concert de Lana Del Rey. La New-Yorkaise s'est produite devant 40 000 personnes, dont certaines avaient acheté leur billet il y a huit mois. Cette année le festival s'étend sur cinq jours, jusqu'à dimanche. "Pour survivre, on a l'obligation de faire un festival plus long", explique Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, invité de France Inter jeudi.

En 2023, le festival avait aussi débuté un mercredi, avec une soirée dédiée à la Californienne Billie Eilish. "On essaie tous les ans d'accueillir les meilleurs artistes ou en tout cas ceux qui sont les plus attendus", avance Matthieu Ducos. Et Lana Del Rey "effectivement dépasse vraiment tout ce qu'on a pu connaître par le passé, les billets se sont arrachés en quelques semaines, c'était vraiment la première fois que ça nous arrivait". Avec des premiers fans qui ont fait le pied de grue dès mardi matin, 36 heures avant le début du concert, pour être au premier rang. Un événement impossible à rater pour les fans de l'Américaine, qui a officié mercredi soir sa seule date en France en 2024. 

Une programmation plus diversifiée

L'objectif de Rock en Seine est d'attirer un public plus jeune avec une programmation diversifiée et plus longue aussi. Avant la crise du Covid-19, le festival des Hauts-de-Seine proposait trois jours de musique. En guise de rattrapage après deux années de pandémie et donc d'absence, Rock en Seine a proposé quatre jours de festival. Rebelote en 2023, avec un concert de Billie Eilish le mercredi soir et trois jours de concerts du vendredi au dimanche.

Cette année donc, l'événement se prolonge encore un peu plus pour proposer des concerts du mercredi au dimanche sans interruption. "Et pour attirer suffisamment de monde pendant cinq jours, il faut forcément s'adresser à un public qui soit un peu plus diversifié", explique le directeur du festival. Même si Lana Del Rey était déjà présente à Saint-Cloud en 2014, elle a réussi à "conquérir un très jeune public ces dernières années", note Matthieu Ducos. "L'avoir sur le festival nous garantissait à la fois de satisfaire nos publics les plus fidèles et puis d'aller chercher un public plus jeune qui n'a pas forcément l'habitude de venir."

Relais de la flamme paralympique dimanche

Prolonger le festival sur cinq jours entre les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a été une mission difficile, mais possible grâce à de "très bonnes relations avec la préfecture" de police de Paris, relate le directeur de Rock en Seine. Une bonne entente entretenue aussi avec le Comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), puisque le festival va accueillir le relais de la flamme paralympique dimanche. Ces cinq jours de festival lui permettent aussi de rentrer dans ses frais : "Les besoins d'aménagement et les coûts sont tels qu'on a besoin de plus de journées d'exploitation pour réussir à rentabiliser et à assurer la pérennité de l'événement", expose Matthieu Ducos.

Car un jour supplémentaire va permettre bien entendu au festival de vendre davantage de billets, même si aucun jour n'affiche complet, à part le concert de Lana Del Rey mercredi soir. "Je pense qu'on dépassera notre record, on sera entre 170 000 et 180 000 spectateurs cette année", avance Matthieu Ducos. En 2023, Rock en Seine avait attiré 144 000 festivaliers sur quatre jours.