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A Angoulême, l'Elvis d'or de la meilleure BD rock décerné à "Kiss the Sky" sur Jimi Hendrix de Mezzo et Dupont

C'est un très bel album sur l'enfance chaotique de Jimi Hendrix et ses années d'apprentissage qu'est venu récompenser ce prix de la meilleure BD rock, décerné par un jury présidé par Philippe Manœuvre.
Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
La couverture du premier tome de la BD "Kiss the Sky - Jimi Hendrix 1942-1970" parue chez Glénat en octobre 2022, sur une planche extraite du même ouvrage. (GLENAT - MEZZO - J.M. DUPONT)

Le prix Elvis d'or de la meilleure BD rock a été décerné samedi 28 janvier à Kiss The Sky, l'ouvrage sur les premières années de Jimi Hendrix signé Mezzo (dessinateur) et Jean-Michel Dupont (scénariste), parue en octobre 2022 chez Glénat. Ce prix, assorti de 1000 euros, qui fêtait sa seconde année d'existence, a été remis au Lion Rouge d'Angoulême, en marge du festival de la bande dessinée.

Un jury présidé par Phil Manœuvre avec Margerin, Vuillemin et Liberatore


Le jury présidé par Philippe Manœuvre, l'ancien rédacteur en chef de Rock & Folk mais aussi de Metal Hurlant, était composé d'une dizaine de personnalités, dont les trois cadors de la BD Frank Margerin, Tanino Liberatore et Philippe Vuillemin, mais aussi Kent (chanteur et écrivain), Laetitia Coryn (comédienne, autrice et dessinatrice), Imara (dessinatrice), Hervé Desinge (éditeur), Loraine Adam (journaliste), François Julien (journaliste) et Frédéric Felder (éditeur et scénariste).

Pour cette seconde édition de l'Elvis d'or, le jury devait choisir entre sept BD traitant de musique rock parues l'an dernier. Car si la BD est un genre en plein essor, la BD rock n'est pas en reste. Outre Kiss The Sky, étaient en lice :

 -Malcolm McLaren l'art du désastre de Marie Ennard, Lionel Chouin et Manu Leduc (Futuropolis)
-Stupide mâle blanc de Salch (Les Requins Marteaux)
-Vega de Serge Lehman et Yann Legendre (Albin Michel)
-Hellfest, Metal Vortex de Jorge Bernstein, Fabrice Hodecent et Pixel Vengeur (Rouquemoute)
-Vernon Subutex de Virginie Despentes par Luz (Albin Michel)
-Les Sauvages Animaux de Johan De Moor & Stephen Desberg (Casterman).

"Le parcours de Jimi est romanesque"

La BD lauréate, Kiss The Sky - Jimi Hendrix 1942 - 1970, est signée des complices Mezzo et Dupont, déjà auteurs de Love in vain, une BD remarquée sur le bluesman culte Robert Johnson, parue en 2014 et traduite en quatorze langues.

Kiss The Sky est prévue en deux tomes. Dans ce premier tome, Mezzo et Dupont se concentrent sur les jeunes années de Jimi Hendrix, balayant l’enfance misérable du futur prodige de la six cordes, ballotté entre une jeune mère alcoolique et un père parti au combat, puis les années d’apprentissage de la vie d'artiste dès 16 ans, chaotiques elles aussi, auprès de figures telles les Isley Brothers et Little Richard, avec, chevillé au corps, un immense besoin de reconnaissance. "Le parcours de Jimi est riche en anecdotes, bourré de cicatrices, en un mot romanesque, ce qui était assez stimulant", raconte Mezzo dans la présentation de son éditeur Glénat. Avec son binôme, Mezzo s'est énormément documenté pour cet ouvrage, ce qui explique des planches très denses en informations.

Une planche extraite de l'album "Kiss The Sky - Jimi Hendrix 1942-1970" signée Mezzo (dessin) et J.M.Dupont (scénario). (GLENAT - MEZZO - J.M. DUPONT)

Un sens aigu du détail


Au plan graphique, le dessin expressif et puissant de Mezzo fait le choix d’un trait épais et noir, doublé d’un sens aigu du détail, qui renforce selon lui l'adhésion du lecteur au récit. Car le duo avait aussi dans l'idée "d'utiliser Hendrix comme fil rouge pour explorer une période riche en création et aussi en changements sociaux", souligne le dessinateur. Il a en tout cas réussi à fabriquer "son" Hendrix, en substituant son trait à la réalité du personnage flamboyant qu'était le guitariste gaucher.

Le parti pris de réaliser ce premier tome en noir et blanc, qui colle bien aux premières terribles années d'Hendrix, ne sera pas poursuivi. Le second tome, qui racontera l'ascension irrésistible du "guitar hero" américain dès son arrivée à Londres en 1966, sera lui en couleurs, époque psychédélique oblige. Espérons que ce prix poussera Mezzo et Dupont à accélérer sa réalisation, qui s'annonce une nouvelle fois longue et minutieuse. Mais après tout, Hendrix non plus ne s'est pas fait pas en un claquement de doigts.

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