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À Rock en Seine, le grand retour inattendu des Libertines

Tout le monde guette le grand retour des Libertines à Rock en Seine mais qui sait à quoi s'attendre ? Le groupe a seulement dévoilé trois des morceaux très prometteurs du prochain album qui sort en septembre, onze ans après le précédent. Les Libertines se produiront sur la Grande scène du festival le samedi 29 août à 23h. Un concert à suivre en live et en replay sur Culturebox.
Article rédigé par franceinfo
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Pete Doherty (gauche) et Carl Barât étaient en concert surprise au festival de Glastonbury, le 26 juin 2015.
 (OLI SCARFF / AFP)

"Tu vas voir les Libertines à Rock en Seine ? Le concert qui va être annulé ?!" Si vous avez acheté une place pour voir le quatuor britannique, vous avez sans doute dû entendre ça au moins une fois. Tout le monde n'a pas su rester fidèle, après onze longues années sans nouvel album. Les Libertines, c'est pourtant LE concert événement du festival. Pour l'instant, il n'y a aucune autre date prévue en France.

Succès immédiat 

Pour saisir les moqueries, il faut reprendre l'histoire : deux amis qui se rencontrent à l'Université, Pete Doherty et Carl Barât. Ils abandonnent leurs études pour la musique, sont rejoints par Gary Powell à la batterie et John Hassall à la basse. Le succès est immédiat. Deux albums suivent : "Up the Bracket" (2002) et "The Libertines" (2004).
 
Les deux fondateurs du groupes sont liés par une amitié passionnelle, visible, qui les rend célèbres. Ils sont comparés aux Sex Pistols sur scène, se produisent énormément au début, génèrent la convoitise avec des mini-concerts surprises.
 
L'envers de cette relation brûlante, c'est une tournée européenne étêtée par un Pete Doherty qui boude, des concerts annulés pour cause de cure de désintoxication. Le groupe se sépare en 2004, en plein succès de l'album "The Libertines". Au passage, Pete cambriole l'appartement de Carl.

La séparation 

Barât fonde les Dirty Pretty things, on lui reproche son manque de créativité. Doherty crée les Babyshambles, on réprouve son mode de vie. En 2005, il arrive à Rock en Seine scène ivre avec une heure de retard.
 
La déception est à la hauteur des attentes que le groupe a créées. L'écorché vif Doherty noue des liens forts avec ses fans, il s'adresse directement à eux via des forums. En France, il va jusqu'à chanter Brassens !
 
Mais quand l'année dernière il annonce un nouvel album "pour l'argent", il y a de quoi se laisser gagner par le cynisme. Pour ajouter à ce suspense un brin inquiétant, le groupe prévoit d'enregistrer son album en Thaïlande –peu connue pour la sobriété de ses touristes- où le rocker chapeauté est en cure de désintoxication. À la production, Jake Gosling, qui collabore avec les One Direction, succède à Mick Jones, l'ancien Clash.

Un nouvel album en septembre

Les premiers morceaux de l'album "Anthems For Doomed Youth" prévu le 11 septembre, sortent : "You're My Waterloo", ancienne chanson laissée de côté et remise au goût du jour, "Gunga Din"  et "Glasgow Coma Scale Blues". Les inquiétudes s'émoussent : on découvre des balades au son plus clair, à la fois plus rangé et plus affirmé. Le ton est à l'introspection. Le groupe évoque la drogue, la célébrité. "J'ai essayé d'écrire /parce que j'ai le droit de faire comme si je faisais quelque chose de ma vie", chante Doherty dans Gunga Din.

Les Libertines refusent de verser dans le regret de leurs heures de gloire.
 
Dans le clip de "Gunga Din", on les voit rassemblés, se serrer dans les bras. C'est là, peut-être, que réside la nostalgie. Quelque chose de forcé là dedans ? Pete Doherty répond : "On nous a demandé d'analyser nos mouvements, pour satisfaire les mauvaises langues. Maintenant j'ai peur de partager mon micro avec lui [Carl] parce que les gens disent que ça devient une routine. Parfois c'est vrai, je m'approche [du micro] mais c'est juste qu'après quelques verres et après avoir un peu fumé, vous avez vraiment bonne haleine."
 
Quand ils reprennent la scène à Londres pour sceller leurs retrouvailles, c'est le public, déchaîné, qui fait interrompre le show.
 
"Tu vas voir les Libertines à Rock en Seine ? Le concert qui va être annulé ?!" Probablement pas. Mais à quoi s'attendre ? Des morceaux inédits, sans doute, un groupe –et un public- plus mûr et plus sage et, pessimisme ou pas, des surprises, c'est certain.

The Libertines à Rock en Seine : de 23h00 à 00h30 sur la Grande Scène.
Disponible en live et en replay sur Culturebox

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