AC/DC en concert samedi et mardi soir au Stade de France
Un guitariste en uniforme d'écolier martyrisant sa Gibson, un chanteur à casquette et à voix criarde, une batterie lourde, des coups de canons... Depuis plus de 30 ans, les concerts d'AC/DC s'accompagnent de rites immuables, même si deux membres emblématiques manquent désormais à l'appel. Malcolm Young est soigné pour démence. Le batteur Phil Rudd est évincé à la suite de ses démêlés judiciaires en Nouvelle-Zélande.
Samedi 23 mai et mardi 26 mai, le groupe donne à Saint-Denis les deux seuls concerts français actuellement au programme de leur nouvelle tournée mondiale lancée au début du mois.
Le groupe fondé en 1973, qui a vendu plus de 200 millions de disques vendus - semble hermétique à la crise. La dernier album en date, "Rock or Bust", s'est écoulé à "environ 3 millions" d'exemplaires depuis sa sortie en décembre (dont 400.000 en France) selon le label Columbia/Sony.
"Un groupe familial"
Les concerts au Stade de France ont affiché complet en quelques heures. "À l'instar des Rolling Stones, AC/DC est devenu un groupe familial. Les parents convertissent leurs enfants, comme on se transmettrait de bonnes bouteilles de vin", observe auprès de l'AFP le journaliste Philippe Lageat, coauteur avec Baptiste Brelet d'une somme de 700 pages racontant les quelque 62 concerts donnés en France par les Australiens depuis 1976 ("AC/DC, Tours de France").Les fans sont notamment attachés aux "rites" immuables rythmant les shows spectaculaires des Australiens : les solos interminables du guitariste Angus Young, vêtu de son éternel uniforme d'écolier malgré ses 60 ans, la voix suraiguë du chanteur Brian Johnson, 67 ans, au micro depuis 1980, une batterie grondante comme un orage australien, des feux d'artifices, une cloche géante et même des coups de canons aux rappels...
Par la force des choses, ce groupe rompu aux tournées marathons à travers la planète fait un peu évoluer la formule cette année. Malcolm désormais hors-jeu, c'est son neveu Stevie (58 ans) qui tient la guitare rythmique comme il l'avait brièvement fait en 1988. Phil Rudd est pour sa part remplacé aux baguettes par Chris Slade, déjà batteur du groupe de 1990 à 1994. Les dates de la tournée ont été espacées pour permettre de tenir la distance.
La dernière tournée ?
Et Angus Young a, paraît-il, renoncé au traditionnel striptease auquel il s'adonnait depuis des décennies. Lors de la poignée de concerts déjà donnés, le groupe est apparu "en forme", puisant dans son répertoire des morceaux au "tempo plus relevé", témoigne Philippe Largeat, qui a assisté au lancement de la tournée le 5 mai à Arnhem, aux Pays-Bas. La set-list compte une vingtaine de titres et des chansons emblématiques comme "Back In Black", "Highway To Hell", "Let There Be Rock", "Hells Bells" ou "Thunderstruck".Pour les fidèles, cette série de concerts est aussi l'occasion d'applaudir peut-être pour la dernière fois un groupe qui pourrait bien s'être lancé, sans le dire, dans sa dernière tournée. Après l'Europe jusqu'en juillet, AC/DC est attendu à partir du mois d'août en Amérique du nord puis chez lui, en Australie, en novembre.
La tournée pourrait se prolonger jusqu'en 2016. Ensuite, il sera peut-être temps pour l'infatigable Angus Young et sa troupe d'envisager cette fameuse retraite dont le guitariste ne voulait pas entendre parler l'an dernier. Pas question d'arrêter "tant qu'on aime ça", assurait-il à la presse en novembre, affichant son plaisir à l'idée de retrouver la scène, avec sa célèbre Gibson SG rouge en bandoulière.
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