Album de Robert Plant : "Il n'y a rien à gagner à jouer les choses du passé"
"Il n'y a rien à gagner à jouer seulement des choses du passé", lâche de son inimitable voix douce le chanteur de 66 ans, joint au téléphone par l'AFP dans sa Grande-Bretagne natale où il est revenu s'installer après quelques années passées aux Etats-Unis.
Toujours très blues et encore raisonnablement rock, traversé des influences orientales, celtiques et même electro amassées au cours des années, Robert Plant continue de creuser son sillon avec "lullaby and... The Caeseless Roar".
"La personne que je dois impressionner le plus, c'est moi"
Ce nouvel album vivifiant apparaît comme une réponse à ceux qui voudraient le ramener aux éternels riffs de Led Zeppelin, à l'heure où ressortent les albums du groupe, remastérisés et enrichis sous la houlette du guitariste Jimmy Page. Après les trois premiers albums, au printemps, ce sera au tour le 27 octobre des disques "IV" (avec le classique des classiques "Stairway to Heaven", en 1971) et "Houses of The Holy" (1973).
En mai, Robert Plant avait balayé toute idée d'une reconstitution du groupe, né en 1968 et dont la carrière a été stoppée en 1980 après la mort du batteur John Bonham. Entretenir la nostalgie des fans de "Led Zep", très peu pour lui, confirme-t-il aujourd'hui: "La musique amène un développement constant d'idées. La personne que je dois impressionner le plus, c'est moi."
"Pas de limites"
Robert Plant dit avoir été "stimulé" par son retour en Angleterre et le plaisir de renouer "avec ma culture, ou devrais-je dire mon manque de culture!". "J'ai pu commencer à écrire dans un environnement où j'étais capable d'expérimenter beaucoup plus", poursuit-il.
Musicalement, ce retour aux sources lui a aussi permis de retrouver des musiciens avec qui il collaborait avant 2007 et avec qui il estime avoir "beaucoup en commun, avec des références à l'Afrique du Nord, des références à la scène de Bristol avec Massive Attack et la transe".
"Il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons faire, où nous pouvons aller"
Baptisé The Sensational Space Shifters, ce groupe avec lequel Robert Plant a composé l'album comprend un guitariste (Justin Adams) ayant travaillé avec les Touaregs de Tinariwen et Peter Gabriel, un claviériste (John Baggott) proche de Massive Attack et Portishead, mais aussi un joueur gambien de violon peul, un bassiste rock et un batteur formé à l'école jazz. "Il n'y a pas de limites à ce que nous pouvons faire, où nous pouvons aller", assure Robert Plant, qui voit l'ensemble comme un véritable "mélange", en français dans le texte. "Chacun accepte la contribution des autres, il n'y a pas d'ego. C'est une chose délicate d'écrire avec d'autres. Vous devez être certain de respecter leur travail mais en même temps être capable d'éliminer rapidement ce qui ne marche pas. Et nous réussissons à le faire", explique-t-il.
En tournée cet automne aux Etats-Unis
Né des échanges sur scène, l'album abrite, outre neuf compositions originales, une adaptation d'un blues traditionnel, "Little Maggie", et d'un morceau du bluesman américain Leadbelly, "Poor Howard".
Même s'il s'affiche sur son site internet confortablement assis dans un canapé, le temps n'est donc pas venu de se poser pour l'ex-Led Zeppelin : "Si j'avais voulu une photo de moi montrant le début de la fin, cela aurait probablement été une me montrant dans un parc dans une chaise roulante", plaisante celui qui repart en tournée cet automne aux Etats-Unis puis en Grande-Bretagne après avoir sillonné l'Europe cet été.
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