Arno boit à la santé des cocus du monde entier dans "Human Incognito"
"J'oublierai jamais le premier baiser, quand ta langue dans ma bouche est rentrée". Prononcés par n'importe qui d'autre, ces mots-là feraient sourire ou pitié. Quand c'est la voix d'Arno qui les porte ("Oublie qui je suis"), c'est magique.
"Human Incognito" – son 32e album studio en comptant toutes ses aventures collectives ou solo de Tjens Couter à Charles et les Lulus en passant par TC Matic et The Subrovniks ! – ne marque pas de rupture majeure, mais plutôt un retour aux sources blues-rock. Guitares, basse et batterie s'imposent, les claviers prennent la pause. Arno voulait un disque sans fioriture, direct, et il tape juste : très joli son (avec l'excellent John Parish à la production) et des textes crayonnés par cet observateur unique des choses de la vie.
Enregistré à Bruxelles, mixé à Bristol, chanté en français et en anglais, "Human Incognito" est l'album d'un européen qui trouve aujourd'hui le rock "trop calculé" et "conservateur". Avec Arno, textes, musique et voix sont toujours sur le fil du rasoir. Ce qui fait tout son charme.
Il s'autorise l'utopie au premier degré, à la recherche d'un "monde sans papiers, où les riches et les pauvres n'existent pas", un monde "où les cons ne font pas de bruit". Lui, continue à se faire entendre et à boire "à la santé de tous les cocus du monde entier"…
VIDEO. "Please Exist" d'Arno, le seul titre teinté d'électro de l'album. Extrait des "Histoire d'Arno" à suivre sur Culturebox
"Histoires de" est une collection de fictions musicales imaginées pour Culturebox par des cinéastes et des musiciens.
Rendez-vous le 7 février avec Arno et Yvan Schreck.
Arno – "Human Incognito" (naïve)
sortie le 15 janvier 2016
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