Bertrand Cantat : un sondage sur son image à la veille de son retour musical
Ainsi, selon le sondage publié par BVA - "Le Parisien / Aujourd'hui en France", dix ans après le drame de Vilnius et la mort de Marie Trintignant, 63% des Français ont une mauvaise opinion de Bertrand Cantat, contre seulement 17% qui ont un sentiment contraire à l'égard de l'ex-leader de Noir Désir, tandis que 17% ne le connaissent pas. Plus des trois quarts des Français le connaissant (76%) en ont une mauvaise opinion.
Parmi ceux qui le connaissent, 67% lui reconnaissent du talent, un taux qui monte à 81% chez les 18-34 ans. 59% des Français connaissant Bertrand Cantat trouvent normal qu'il puisse reprendre sa carrière "car il a maintenant accompli sa peine". Ils ne sont que 37% à dire ne pas trouver ça normal, "car après sa condamnation, ce n'est pas décent".
Ceux ayant une bonne opinion de Bertrand Cantat sont fort logiquement très nombreux à trouver ça normal (93%), mais c'est aussi l'avis de la moitié de ceux ayant une mauvaise opinion de lui (50%). Enfin, les sympathisants de gauche sont beaucoup plus nombreux que ceux de droite (70%, contre 50%) à trouver normal que le chanteur puisse faire son retour artistique (l'enquête a été réalisée par téléphone les 26 et 27 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.064 personnes).
Ce lundi 30 septembre, le premier extrait du nouveau projet Détroit de Bertrand Cantat, dans lequel il s'est associé au bassiste Pascal Humbert, doit être dévoilé. "Droit dans le soleil", chanson co-écrite au Liban avec le metteur en scène Wajdi Mouawad, doit devenir disponible sur les plateformes de téléchargement. Le single doit être mis à disposition des radios le même jour.
Une vidéo du tournage en live du morceau doit être publiée sur le net, avec Pascal Humbert (ex passion Fodder, 16 Horsepower) à la contrebasse et Bertrand Cantat à la guitare et au chant.
"Droit dans le soleil" est le premier extrait de l'album écrit par les deux hommes, intitulé "Horizons". Le disque sortira le 18 novembre, trois ans presque jour pour jour après la séparation de Noir Désir. Une tournée suivra. Bertrant Cantat a déjà renoué, occasionnellement, avec la musique
Bien sûr, ce n'est pas la première fois que Bertrand Cantat retouche à la musique. Mais s'il est remonté à de nombreuses reprises sur scène et a enregistré des chansons, il est pour le moment toujours apparu en tant que collaborateur ou invité d'autres artistes : les Bordelais d'Eiffel, Shaka Ponk, Wajdi Mouawad ou le duo Amadou et Mariam. Un homme discret depuis des années
Et s'il a écrit des textes pour certains des artistes qui l'ont invité, il a toujours évité tout ce qui aurait pu être interprété comme une allusion à sa situation personnelle. Condamné à huit ans de prison pour le meurtre de Marie Trintignant et libéré en 2007, le chanteur est longtemps resté discret. Jusqu'en août 2010, un contrôle judiciaire lui imposait de s'abstenir de produire tout ouvrage ou oeuvre audiovisuelle liée à la mort de Marie Trintignant et de ne pas s'exprimer publiquement sur ces faits.
Ses nouveaux textes pourraient évoquer la prison
Cette fois, ses textes devraient être décortiqués à la loupe. Selon Europe 1, Bertrand Cantat évoque dans une des dix chansons d'"Horizons" ses années de prison, mais ne fait aucune allusion au drame de Vilnius. Sans confirmer cette information, sa maison de disques Barclay (Universal) a simplement indiqué que certains textes du disque étaient "inspirés de son expérience personnelle et de sa vie".
Un malaise ravivé depuis le suicide de son ex-compagne et diverses parutions
Si ce retour est très attendu, c'est aussi parce que Bertrand Cantat devrait sortir de son silence pour défendre son projet, alors qu'il n'a donné que de très rares et courtes interviews depuis 2003. Dix ans après, Vilnius reste un sujet extrêmement sensible dans l'opinion, ravivé par le suicide de son ex-compagne Kristina Rady en 2010. Cet été encore, plusieurs livres, dévastateurs pour l'image du chanteur, sont revenus sur ces drames, tandis qu'un avocate menait campagne pour que soit réexaminé le suicide de Kristina Rady sous l'angle des violences psychologiques qu'elle aurait pu subir de l'artiste.
De nouvelles polémiques
Bien que "très minoritaires", certaines radios ont indiqué à la maison de disque que diffuser le single leur posait "un problème moral". "Ces mêmes radios à qui ça ne pose pas de problème de jouer de vieux morceaux de Noir Désir", souligne le directeur général de Barclay Olivier Caillart. À peine annoncée, la sortie de ce nouvel album s'est d'ailleurs accompagnée d'un début de polémique.
Barclay avait initialement fixé la date au 25 novembre. Mais les réseaux sociaux ont immédiatement relevé qu'il s'agissait de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. La maison de disques a rectifié le tir dès le lendemain, avançant la sortie d'une semaine "afin de ne pas alimenter de polémiques et pour rester dans un cadre strictement musical"...
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