Bijou entretient la flamme avec "Sans pitié", un album live pour un rock éternel
Quand on évoque le rock français des années 70, dans le sillage de Téléphone, Bijou fait partie de ces groupes qui, avec Starshooter et Little Bob Story, ont laissé une empreinte. C'était le temps où le rock se conjuguait en français, où il occupait une vraie place dans le paysage musical hexagonal, dans la presse écrite, à la télé, et dans les radios. Mais le temps est "Sans pitié".
C'est bien pour cela que Philippe Dauga a choisi de donner ce titre à son album live qui marque le retour de Bijou sur scène. "Sans pitié" c'est le titre d'une chanson qu'il avait écrite en 1990 avec le parolier historique du groupe Jean-William Thoury. Un titre qui résume l'état d'esprit de notre homme aujourd'hui, et le regard qu'il porte sur une trajectoire de 40 ans.
A l'ère du formatage
Philippe Dauga est déçu de voir qu'aujourd'hui "quand vous faites du rock vous n'existez pas dans les maisons de disques. C'est un mal français". Il y a bien encore quellques magazines qui lui sont consacrés, mais en radio c'est l'ère du formatage dont le rock ne fait pas vraiment partie". Le leader de Bijou se souvient qu'à l'époque, avec Starshooter et Téléphone, Bijou avait contribué à faire exister le rock en français :On arrivait à faire sonner la langue... aujourd'hui les groupes français de la scène rock chantent en anglais !"
Ne voyez dans ces propos ni amertume ni rancoeur, Philippe Dauga en parle avec un grand sourire, une énergie qui l'habite toujours : "A 69 ans j'ai encore la pêche. C'est un amusement pour moi de composer. Je n'ai pas trop perdu la main". Et ce nouvel opus en est la preuve. Il s'ouvre avec les titres qui ont fait la gloire de Bijou comme "Danse avec moi", "C'est un animal", "Au nom de l'amour" ou "Ton numéro de téléphone".
Autant de titres d'un rock efficace qui nous parle sans fioritures, avec des musiciens qui assurent : Dauga à la basse est accompagné de Frantz Grimm à la guitare et de Fred Maizier à la batterie.
L'ami Gainsbourg
L'album contient deux titres signés d'un certain Serge Gainsbourg :"Harley Davidson" dans une version survitaminée et "Betty Jane Rose" co-signé Vincent Palmer complice historique de Dauga au début de Bijou. A l'évocation de celui qui n'était pas encore Gainsbarre, Philippe Dauga à des étoiles dans la voix. Il faut dire que ces deux là se sont croisés en 1978. C'était l'époque du deuxième album de Bijou "Ok Carole" sur lequel le groupe avait choisi de reprendre "Les Papillons Noirs" et avait convié Serge Gainsbourg à venir le chanter sur scène. "Il avait été très surpris et content qu'on aille chercher un titre comme celui-ci se souvient Dauga. Du coup on est devenus amis. Serge a fait plusieurs concerts avec nous pour chanter ce titre au Palais des Sports de paris, à Lyon, à Epernay". Ce qui a marqué le leader de Bijou c'est "la simplicité du bonhomme. Il avait envie de savoir comme on fonctionnait, il se mettait à notre niveau. Il avait 40 ans, on en avait 28. Il nous appelait les p'tits gars et nous a même dit un jour : vous m'avez ouvert des horizons nouveaux".Gainsbourg est parti à la Jamaïque, il en reviendra avec sa cultissime "Marseillaise" en reggae, bien loin du rock de Bijou.
Malgré le temps qui passe, avec son cortège de changements, Dauga continue d'entretenir la flamme avec "Sans pitié". et bien que la seule nouvelle composition s'intitule "Quand un amour prend fin", il n'a pas de souci à se faire de ce côté-là. Avec un album live comme celui-ci, la flamme des fans pour Bijou n'est pas prête de s'éteindre.
Bijou en public : "Sans pitié" (Aztec Music / Pias)
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