Bruce Springsteen fait sauter les plombs à Bercy
"Quelle soirée surprenante mais quelle belle soirée...", a lâché Springsteen, couvert de sueur, à la fin du premier de ses deux concerts parisiens à Bercy. "Merci d'avoir été patients...". C'est au terme de la troisième heure du concert, alors que le "Boss" et ses neuf acolytes du E Street Band se lancent dans le morceau "Ramrod" que l'électricité rend l'âme sur scène, rendant muets guitares, basses et claviers et neutralisant les jeux de lumières.
Pas de quoi perturber ces vieux routiers du rock'n'roll : pendant que des techniciens s'activent en coulisses, Springsteen signe des autographes puis fait un petit tour de la salle en jouant à la queue leu leu avec ses musiciens, puis attrape un panneau brandi par une fan pour écrire au dos "5 minutes" et faire patienter le public (comme on le voit dans les vidéos ci-dessous).
Bruce Springsteen écrit sur un carton "5 mn" et le montre au public
Le "Boss" va au contact du public
Quand le son revient, Springsteen remet la machine en route, prolongeant le plaisir pendant encore près d'une heure, sans grands écrans et dans la lumière crue de base, mais avec une énergie décuplée. (voir l'extrait vidéo ci-dessous)https://www.instagram.com/p/BHvGGPYDKZC/?taken-by=laurenijikid
Un concert particulièrement décoiffant, porté par la bonne humeur du "Boss", multipliant les passages dans le public, prenant une fan dans ses bras, puis esquissant des pas de danse avec une autre en bord de scène avant d'en convier une troisième à ses côtés sur scène en lui confiant au passage l'une de ses guitares.
Succès garantis après des 18.000 fans présents à Bercy, tous debout les bras en l'air du premier rang jusqu'aux sièges les plus éloignés, sous le toit.
La setlist balaye toute sa carrière
Trois ans après avoir dompté le Stade de France, Springsteen revisite dans cette tournée son album culte "The River", paru en 1980, dont il enchaîne les titres à un rythme frénétique : "Sherry Darling", "Hungry Heart", "Out In The Street", "Crush On You", "I'm A Rocker"... Il y ajoute nombre de standards : "The Rising", "Born To Run" ou "Because The Night" écrite pour Patti Smith.Sa Fender jaune et noire en bandoulière, Springsteen dégaine les riffs avec espièglerie, entouré de ses deux guitaristes, Steven Van Zandt et son look de diseuse de bonne aventure, et Nils Lofgren et son chapeau. On remarque également le saxophoniste Jake Clemons, qui remplace son oncle le regretté Clarence Clemons. Elliott Murphy viendra également faire un petit tour sur "Born to run".
S'il excelle dans le grand galop électrique, le "Boss" réussit à réduire l'allure pour quelques jolis moments d'émotion comme la ballade "Nebraska" avec seulement sa guitare acoustique et son harmonica ou "The River" et surtout une version poignante au coeur du show de "Point Blank". Il terminera d'ailleurs seul à la guitare sur "Thunder Road".
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