"C’est le moment d’expérimenter" : Philippe Katerine fait son retour sur scène (et avoue être à l’origine du coronavirus)
En grande forme jeudi 27 août sur la scène du Festival des festivals, en lieu et place de Rock en Seine, le chanteur est revenu pour franceinfo sur la période difficile que traverse la culture. Interview en coulisse sur la pelouse de Saint-Cloud.
Il a enflammé l'ouverture du Festival des festivals jeudi 27 août avec son tube Louxor. Et a clôt la soirée avec un concert d'une heure, à revoir sur francetv.fr/Culturebox. Philippe Katerine y a joué plusieurs de ses titres phares comme La banane et également des morceaux issus de son dernier album Confessions comme le loufoque Stone avec toi.
"D'une frustration terrible naît une puissance inimaginable" a-t-il déclaré à propos du secteur culturel, en grande partie à l'arrêt. Une phrase qui résonne comme un espoir. On a voulu en savoir plus. Entretien.
Franceinfo Culture : Qu'est-ce que cela fait de retourner sur scène ? Ça vous avait manqué ?
Philippe Katerine : J’aime faire de la musique, j’ai la chance d’adorer mon boulot. Ne pas pouvoir le faire publiquement c’est dur mais ça ne m’a pas empêché de faire de la musique autant que j’en ai toujours fait parce que je fais de la musique pour moi, en famille, on fait des bœufs… ça continue toujours. Ce n’est pas parce qu’il n’y a personne qu’on n’arrive pas à faire de la musique.
Est-ce que ce n’est pas un peu frustrant de jouer dans ces conditions et avec peu de public ?
Non. J’ai déjà joué devant trois personnes et cela ne m’a pas empêché de faire un super concert. Ce n’est pas un problème.
En quoi est-ce important de faire cette soirée, porte-parole de la profession et de tous les festivals annulés ?
Je découvre que je fais partie d’une profession avec beaucoup de personnes qui y travaillent. Avant je refusais l’idée d’un métier ou d’une profession et maintenant je comprends mieux que c’est un vaste ensemble. Evidemment qu’on est solidaires. Voir un tour-bus qui fait décor sur le lieu du festival, cela fait mal au cœur.
Comment envisagez-vous l’avenir ? Avez-vous des dates de concert prévues ?
On devait faire un Zénith le 4 mai, qui a été repoussé d’un an. Et puis des festivals probablement mais on est toujours dans une incertitude extraordinaire qui change complètement nos façons de vivre. On est dans une situation hyper expérimentale, qui est à la fois très excitante mais aussi fatigante. Mais je crois beaucoup en la frustration. Cela nourrit l’énergie, même si cela ne peut pas durer des plombes…
Ce n’est pas trop une année qui s’y prête mais qu’est-ce que vous nous conseillez pour retrouver la banane ?
C’est le moment d’expérimenter des choses. Si vous n’avez jamais joué au badminton peut-être que c’est le moment d’essayer et vous vous rendrez compte qu’au fond vous étiez fait pour cela mais que vous n’aviez jamais eu le temps d’essayer. Alors c’est le moment. Tellement de gens passent à côté de leur vie, là on a le temps d’expérimenter des choses complètement nouvelles et de nous surprendre.
Vous-même, avez-vous expérimenté de nouvelles choses pendant le confinement ?
J’ai expérimenté pas mal de choses. Je faisais beaucoup de petites sculptures, avec les jouets des enfants, avec de la terre, avec des matériaux à portée de main. Je me suis beaucoup amusé à faire de petits objets. Moi ce que j’aime c’est fabriquer des objets, comme les chansons, ce sont de petits objets. Alors je n’ai pas fait de chansons mais j’ai fabriqué pleins de petits objets qui m’ont aidé à transcender mon angoisse, ma frustration justement de ne pas faire de concerts.
Un confinement en France un mois après votre consécration aux Victoires de la musique, il y a peut-être un effet de causalité…
Oui, c’est à cause de moi. En plus, j’avais un costume qui évoquait beaucoup le coronavirus, avec des gants chirurgicaux gonflés… c’est à cause de moi tout ça. Pardon…
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