Cet article date de plus de huit ans.

Dans leur nouvelle vidéo, les Pussy Riot s'attaquent au procureur de Russie, accusé de corruption

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Un procureur qui s'empiffre, torture et chante à la gloire de la corruption : dans sa nouvelle vidéo, le groupe punk russe Pussy Riot s'attaque au procureur général de Russie, accusé de corruption par l'opposition libérale.

"Est-ce qu'on doit agrandir la Russie et envahir ? Bien sûr, plus la Russie est grande, plus on peut la traire", chante Nadejda Tolokonnikova, en uniforme d'officier du Parquet, tandis qu'une autre membre de Pussy Riot, Iékaterina Samoutsevitch, mange goulument en plongeant sa main dans une imposante volaille rôtie. 

"J'aime la Russie, je suis patriote"

Sur les images de cette vidéo mise en ligne mercredi, des prisonniers, un  sac en toile sur la tête, attendent d'être pendus, d'autres se font torturer sur des lits sans matelas. "J'aime la Russie, je suis patriote", répètent les Pussy Riot en guise de couplet. "Sois loyal envers ceux au pouvoir car le pouvoir est un don de Dieu". "Je ne crois pas que Navalny ou Pavlenski t'embêteront encore, Volodia", chante Nadejda devant un portrait de Vladimir Poutine, en référence à Alexeï Navalny, opposant numéro un au Kremlin, et Piotr Pavlenski, artiste russe coutumier des "performances" artistiques à forte connotation politique.
 
"On trouvera de la place en prison pour toute personne un peu trop intelligente", explique la chanteuse, en faisant le signe de croix. Début décembre, le procureur général Iouri Tchaïka s'était trouvé au centre d'une polémique après la diffusion d'un film réalisé par le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) d'Alexeï Navalny, dans lequel les deux fils du procureur sont accusés d'avoir amassé illégalement de grandes fortunes avec l'aide de responsables placés sous l'autorité de leur père.


Énième coup d'éclat

Tchaïka, procureur depuis 2006 après avoir été ministre de la Justice, avait alors rejeté ces accusations en affirmant que les services secrets américains avaient commandité ce film. Les Pussy Riot, trois jeunes femmes accompagnées parfois d'un groupe d'activistes plus large, n'en sont pas à leur premier coup d'éclat: en 2012, elles avaient été arrêtées pour avoir "profané" la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou au cours d'une "prière punk" qui critiquait ouvertement le président russe. Leur condamnation à deux ans de camp de travail pour "hooliganisme et "incitation à la haine religieuse" avait provoqué une vague de protestation dans les pays occidentaux. Fin 2013, elles avaient été libérées, amnistiées par Vladimir Poutine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.