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Dave Greenfield, le clavier du groupe anglais The Stranglers, est mort du Covid-19 à l’âge de 71 ans

Musicien accompli, le claviériste Dave Greenfield était responsable en grande partie du son si particulier de The Stranglers, groupe britannique émergé en 1977 en pleine éclosion punk.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dave Greenfield, claviériste du groupe britannique The Stranglers, en concert au O2 Apollo de Manchester le 31 mars 2018. (JOHN GILLEESE / SHUTTERST / SIPA / REX)

Il était ce qui distinguait The Stranglers des autres groupes punks anglais de la fin des années 1970 : le claviériste Dave Greenfield est mort dimanche 3 mai des suites du Covid-19 à l’âge de 71 ans, a-t-on appris mardi.

Selon le site internet du groupe, le musicien avait été diagnostiqué positif au coronavirus le 26 avril après avoir séjourné à l’hôpital pour des problèmes cardiaques. "Au soir du dimanche 3 mai, mon grand ami et collègue, le génie musical qu’était Dave Greenfield, est décédé parmi les victimes de la grande pandémie 2020", a écrit le bassiste du groupe Jean-Jacques Burnel.

Un musicien accompli au son particulier

Né le 29 mars 1949 à Brighton, Dave Greenfield rejoint en 1975 les Stranglers, formés un an plus tôt dans le Surrey avec Hugh Cornwell (guitare, chant), Jean-Jacques Burnel (basse, chant) et Jet Black (batterie).



Le premier album des Stranglers, Rattus Norvegicus, paru en 1977, les distingue dès le début de tous les groupes de la scène punk alors en pleine éclosion. Leur maîtrise des instruments fait la différence mais c’est l’apport de Dave Greenfield qui les place vraiment à part, apportant une complexité et une touche de profondeur mystérieuse à leurs morceaux.

Musicien accompli connu pour tirer de ses instruments un son singulier, Greenfield maîtrisait le clavecin et l’orgue Hammond et sut par la suite tirer le meilleur des synthétiseurs. Guitariste de formation et pianiste autodidacte, il s'était pourtant retrouvé derrière les claviers un peu par hasard. Souvent comparé à Ray Manzarek des Doors, l’intéressé disait (dans une interview publiée sur le site du groupe) avoir été davantage influencé par Jon Lord de Deep Purple et par Rick Wakeman de Yes.

"Lorsque Dave est arrivé, il a apporté un côté plus sombre avec son orgue gothique auquel j'ai pu m'identifier et nous avons commencé à trouver une direction", témoignait Jean-Jacques Burnel dans une interview parue il y a quelques années.

The Stranglers avaient dû repousser leur tournée en raison de la pandémie

The Stranglers deviendront l’un des groupes les plus solides à émerger du bouillon punk duquel ils surent évoluer, vers le post-punk, la new wave puis la pop-rock. Six de leurs premières sorties accrocheront le Top 10 au Royaume Uni. Les arpèges obsédants à l'orgue Hammond de Dave Greenfield font merveille sur l'un des premiers hits du groupe, No More Heroes paru sur leur second album en 1977. Il a aussi composé leur chanson la plus connue, la valse Golden Brown (1982). 

The Stranglers est l’un des groupes les plus endurants de cette scène puisqu’ils n’ont jamais arrêté de sortir des albums et de donner des concerts. Malgré le départ de l’auteur-compositeur et guitariste Hugh Cornwell en 1990 pour poursuivre une carrière solo, le trio Dave Greenfield, Jean-Jacques Burnel et Jet Black a continué avec deux remplaçants (John Ellis et Baz Warne).

Leur 17e et dernier album en date, Giants, est sorti en 2012 et le groupe était toujours en activité : il avait dû repousser sa tournée d'adieu récemment en raison de la pandémie. 

The Stranglers jouent No More Heroes le 17 mai  2019 à Los Angeles

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