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Fauve à Beauregard : "Ce qui nous inspire, c'est l'à-côté du festival"

On les imagine facilement mal à l'aise face aux médias, pesant chacun de leurs mots. Mais quand ils arrivent, ils font la bise à tout le monde, se présentent, et semblent vouloir prendre le temps de discuter sérieusement. Ils préviennent : ils ne parleront pas à titre individuel, mais au nom de Fauve. Rencontre avec trois membres du projet, avant leur montée sur scène.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Fauve, lors d'un concert au Bataclan le 4 février 2014
 (PHOTOPQR/LE PARISIEN/Frédéric Dugit)
Culturebox : Comment parvenez-vous à conserver le mystère autour de votre identité lorsque vous êtes en tournée ?

Fauve :
En concert, on a créé une sorte de filtre sur la scène de manière à ne pas être mis en avant. Des images sont projetées sur nous, on ne voit que des silhouettes. C’est le projet Fauve qu’on veut mettre en avant, pas nous. Mais ce n’est pas de l’anonymat, ni l’envie de cultiver le mystère. C’est une question de pudeur et de discrétion, une question de ne pas être à l’aise avec le fait d’être mis en avant individuellement. On met notre intimité en avant dans les textes, parfois ça en est gênant. Alors on est comme ça avec les médias, mais pas avec notre public. C’est justement parce qu’on est discrets dans les médias que l’on peut être proches des personnes qui nous suivent. A la fin du concert, on peut aller parler avec les gens. On privilégie les moments où on peut être en contact direct avec les gens, pendant les concerts, sur les réseaux sociaux.

Vos textes sont effectivement très intimes. N’avez-vous pas l’impression, quand vous vous produisez devant des milliers de personnes qui chantent vos chansons comme ce soir, que vos textes peuvent perdre de leur sens ?

On utilise effectivement le tutoiement dans nos chansons, parce qu’on s’adresse à une personne en particulier. C’est réel, il n’y a pas de fiction. Mais à partir du moment où tu sors de ta chambre, même pour jouer dans un bar, c’est différent, la chanson n’a pas été faite pour ça. Donc il y a de toute façon quelque chose de bizarre qui se crée. Mais le plus important pour nous, c’est que l’attention qui est portée sur le projet ne nous dénature pas nous-mêmes.

Vous êtes inspirés par l’ambiance des festivals ?

Bien sûr, mais parce qu’on vit des moments. C’est l’à-côté du festival qui nous inspire, le moment où on repart. Les festivals, c’est très intense, le rythme est soutenu, donc c’est compliqué d’écrire. En revanche, on emmagasine des sentiments, des souvenirs, des émotions. Ce qui nous intéresse, c’est ce que la tournée nous amène à vivre ensemble en tant que fratrie.

Aux débuts du collectif, aviez-vous tous la même idée de ce que vous vouliez faire, la même conception de votre projet ?

Aussi bizarre que ça puisse paraître, oui. On est tous sur la même longueur d’onde, peut-être parce qu’on se connaît depuis hyper longtemps et qu’on sait comment chacun fonctionne. Il y avait vraiment un propos et une recherche en commun. Ce ne sont pas nos petites personnes qui comptent mais le projet. Les égos passent toujours derrière, on ne se pose jamais la question de ce qui pourrait être mieux pour tel ou untel. On a une sorte de deuxième cerveau, un cerveau Fauve. Une sorte d’animal domestique dont on aurait communément la charge et qu’on doit dompter. Il faut faire en sorte qu’il ressemble à ce que l’on veut. En lisant nos textes, je pense qu’il est clair qu’il faut quand même beaucoup d’amitié et de lien pour pouvoir discuter de ça. On a une bienveillance et une confiance totales les uns envers les autres.

Vous prévoyez une suite à votre album "Vieux frères" pour la fin de l’année. Pourquoi faire une deuxième partie et ne pas simplement faire un deuxième album ?

L’idée est venue du cinéma, sur le modèle des films en plusieurs épisodes. Quand on a commencé à travailler sur la première partie de l’album, il y avait beaucoup d’intentions de chansons et beaucoup de choses dont on voulait parler. Ca aurait du faire une vingtaine de titres, et on ne se voyait pas faire quelque chose d’indigeste. Pour des questions de visibilité, on voulait quelque chose de plus aéré. Mais ça raconte la même histoire, c’est notre histoire à nous. On a préenregistré la deuxième partie, qu’on doit finir de travailler. On veut qu’il y ait au maximum un an entre les deux sorties, qu'elles soient rapprochées.

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