Festival des Inrocks : Damon Albarn a mis le feu au Casino de Paris
Jean, tee-shirt et veste noire, il rejoint en souriant ses musiciens et choristes qui ont commencé à lui chauffer la scène. Sobre et classe, comme toujours. Damon Albarn, quoi. Un guitariste punk-rock, pile électrique, et un bassiste élégant, chapeauté et malicieux, sont avec lui en première ligne pour ce concert qui va alterner moments intimes et emballements débridés.
Damon Albarn est en forme, ravi d'être là, dans cette ville où, dit-il, il "se verrait bien habiter, s'il n'était pas si Londonien". Et Paris le lui rend bien, fou de ce grand mélodiste à la voix unique, qui incarne toutes les subtilités du rock britannique. Après avoir mené à bien les aventures de Blur et de Gorillaz, Damon Albarn a enfin franchi le pas d'une véritable carrière solo, publiant "Everyday Robots", le premier album sous son seul nom, au printemps dernier. Un disque qui contient quelques pépites comme le "Mr Tembo" avec lequel il achèvera le concert, porté par les merveilleux choristes gospel qui l'accompagnent depuis le début de sa tournée.
Seul au piano ou torse bombé en front de scène, la Telecaster en bandoulière, il peut compter sur un public fidèle, aussi respectueux face aux mélodies moins connues du nouvel album que déchaîné lorsque Damon Albarn puise dans le vaste répertoire de ses groupes successifs. Sur "Clint Eastwoood" de Gorillaz, il invite Oxmo Puccino à le rejoindre sur scène pour une version torride.
Perfectionniste, Damon Albarn est aussi cool et détendu, n'hésitant pas à s'y reprendre à trois fois pour démarrer un titre dont il vient de rater les premiers accords sur sa guitare sèche. A l'arrivée, un concert particulièrement joyeux et un paquet de mélodies que l'on continue à fredonner au réveil le lendemain matin.
Avant Damon Albarn : Ibeyi et Moodoïd
Le Festival des Inrocks proposait deux groupes extrêmement différents, avant d'accueillir l'ex-leader de Blur. D'abord, les incroyables jumelles d'Ibeyi. Les performances vocales des toutes jeunes Lisa-Kaindé et Naomi ont laissé le public baba. Un son, des ambiances uniques. Et déjà, une très grande maîtrise de la scène.
Moodoïd a davantage partagé le public du Casino de Paris. Le genre "néo-pop psyché" du groupe n'a pas que des amateurs. Mais Pablo Padovani et ses quatre drôles de dames vont au bout de leur inspiration débridée. La voix, le look… Un petit côté Lili Drop du XXIe siècle, qui aurait troqué sa mobylette pour un vaisseau intersidéral ?
Les performances de la batteuse en fin de set, ont finalement donné l'occasion au public de se lâcher un peu, et de rester sur une impression festive.
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