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Indochine en communion avec son public de tout âge au Stade de France

Indochine a donné un concert soigné mais un peu trop appliqué, vendredi 27 juin pour la première de ses deux soirées au Stade de France. Toutes générations confondues, le public était tout acquis à sa cause.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Au Stade de France le 27 juin.
 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Que vous nous suiviez depuis 30, 20, 10, 5 ans ou depuis hier, merci!", a  lancé Nicola Sirkis au plus de 60.000 spectateurs venus accompagner le groupe pour l'apothéose de leur tournée démarrée à l'hiver 2013.

Des quinquas aux ados

Et il est en effet rare de voir un public aussi inter-générationnel réuni au Stade de France : des quinquagénaires qui accompagnent le groupe depuis ses débuts en 1981, des adolescents et même des familles entières avec des enfants aux joues maquillées avec les croix qui servent à Indochine de symbole. Avant le concert, Nicola Sirkis avait dit vouloir faire de ses deux soirs  -- le groupe joue également ce samedi 28 juin -- un moment de "communion" avec son public.

Le groupe a donc choisi de faire son entrée au milieu des spectateurs, fendant la foule à pied, le visage fermé, au milieu des encouragements des  fans, comme des boxeurs montant sur un ring.

Marionnettes gonflables, feux d'artifice, écrans semi-circulaires

Le Stade de France, qu'Indochine est le seul groupe de rock français à  pouvoir remplir, n'est pas une première pour le groupe. Il y a déjà joué à une reprise en 2010. Mais ce 27 juin, tout est fait pour montrer qu'il s'agit d'un moment  spécial pour le groupe, qui a coché tous les critères requis pour un concert  dans un stade : une scène impressionnante qui s'avance jusqu'au milieu de la  fosse, encadrée de marionnettes gonflables, trois écrans semi-circulaires, des effets pyrotechniques dès la première chanson, une pluie de confettis pour la deuxième...

Nicola Sirkis remercie encore et encore le public, fait monter une fan sur scène, descend dans la fosse pour prendre de longs bains de foule, dirige les  mouvements de spectateurs. Tout est pensé, millimétré, soigné... mais un peu trop sérieux et appliqué.  Du coup, la première partie, très rock, peine à prendre son envol, d'autant que la voix de Nicola Sirkis est noyée par la musique et que le groupe, habillé en noir sur une scène noire, peine à capter l'attention.

 "J'ai demandé à la lune"

Ce n'est qu'au bout d'une heure, quand la nuit commence à tomber sur le  stade, que le concert décolle à la faveur d'un moment plus intime. Seul sur la petite scène circulaire au milieu de la foule, Nicola Sirkis fend enfin l'armure quand il se met à chanter a capella un extrait d'"Hexagone"  pour son auteur Renaud, venu assister au concert. Puis Sirkis enchaîne avec "J'ai demandé à la lune" et "Tes Yeux noirs" et donne enfin un peu de désinvolture au concert.

Le visage de Christine Boutin apparaît sur les écrans géants et la sono crache ses propos sur les homosexuels sous les huées avant "College Boy". Le chanteur en profite pour "faire un petit doigt au CSA", qui avait  censuré le clip de la chanson réalisé par Xavier Dolan, pendant que des  extraits de la vidéo sur un collégien lynché par ses camarades sont diffusés en  arrière-plan. Il fait maintenant nuit noire et la scène est enfin pleinement utilisée. Une tour de télévision rappelant Berlin et de hauts buildings figurent une  métropole nocturne, reprenant le thème du dernier album du groupe "Black City  Parade".

Electro

Elle se transforme en club pour une troisième partie nettement plus  électro, qui débute avec "Canary Bay".  Si les fans sont désormais complètement plongés dans la nostalgie new-wave des débuts du groupe, le concert retombe dans des moments plus faibles, avec des temps morts et des moments qui tombent à plat, comme la venue d'une danseuse de l'Opéra de Paris, magnifique mais décalée dans l'ambiance du  concert, sur "Wuppertal", chanson hommage à Pina Bausch.

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