Indochine, le nouvel album d'un groupe inusable
4 ans depuis le dernier album ! Les fans d’Indochine ont été patients. Et ils sont récompensés avec "13". Les sonorités des années 80, le retour des synthés, une touche d’électro voilà pour la musique. "13" est un album résolument dansant. Côté textes, le groupe n’a pas renoncé à porter son regard sombre sur la société. Si le premier titre s’appelle "La vie et Belle", le clip réalisé par Asia Argento nous montre bien qu’elle peut être belle et cruelle à la fois. Une vision désabusé que l'on retrouve dans "Station 13" ( "Je me raccroche à qui ? Tous mes héros sont morts" ) ou encore dans "Un été Français" ( "Pardonne-moi si ici tout devient Front national, un pays infernal" )
36 ans de carrière, plus de 10 millions d'albums vendus : Indochine est un cas à part dans le monde de la musique. Si le groupe connait le succès depuis si longtemps, c'est d'abord parce qu'il n'a jamais rompu le lien avec le jeune public. Depuis toujours, Indochine s'intéresse dans ses chansons aux questions qui interpellent la jeunesse.
Un groupe qui parle à la jeunesse
En 1985, maquillage et brushing en folie : le groupe cultive un look androgyne tout en parlant d'orientation sexuelle dans "Le troisième sexe". 30 ans plus tard avec l'album "Black City Parade" la pop légère des années 80 a cédé la place à un rock plus sombre. La chanson "College Boy" évoque le harcèlement à l'école. Le clip réalisé par Xavier Dolan montre un adolescent crucifié par ses camarades. La vidéo fait polémique, mais elle participe à la prise de conscience nationale sur la question des violences scolaires
Au fil des années, le groupe a su aborder d'autres questions de société comme les attentats ou les violences conjugales. C'est le sujet de "La vie est belle", premier titre tiré du nouvel album.
Les succès d'Indochine en musique et en chiffres
Infographie : Florence CurtetNicola Sirkis, l'éternel ado
La formule est un peu cliché et elle colle à la peau de Nicola Sirkis. Mais à 58 ans le chanteur et parolier du groupe semble bien avoir conservé la fraîcheur et la simplicité du débutant. Dans les médias, il cultive la discrétion, c'est le meilleur moyen de ne pas lasser le public. Il a gardé les cheveux corbeaux et les vêtements sombres, même si le look est moins transgressif qu'au milieu des années 80.Cet air d'éternelle jeunesse attire la sympathie d'une nouvelle génération de fans qui ont découvert le groupe en 2002 avec l'album "Paradize" et la célèbre chanson "J'ai demandé à la Lune". La relation entre l'artiste et ses admirateurs se nourrit des réseaux sociaux où Nicola Sirkis semble évoluer comme un poisson dans l'eau. Orlane Nebout, 21 ans, est fan d'Indochine depuis toujours. Sur Twitter ou Instagram, elle est en contact direct avec son idole : "Un petit j'aime sur un tweet ça fait plaisir, il est toujours là pour nous donner des nouvelles. C'est ça aussi qui nous rapproche d'Indochine".
Reportage : N.Lemarignier / V.Vermot-Gaud / R.Khananie / H.Horoks
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