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Interview de François Missonnier, directeur de Rock en Seine : "L'époque est à la diversité des styles"

A quelques jours du lancement de Rock en Seine, vendredi 25 août, le fondateur et directeur du festival se confie à Culturebox. De ses coups de cœur aux surprises de cette 15e édition, François Missonnier donne un avant-goût prometteur de ces trois jours de musique. Racheté au printemps dernier par l'homme d'affaires Matthieu Pigasse, le festival vit une année de transition.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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François Missonnier est fondateur et directeur du festival Rock en Seine.
 (Claude Gassian / Rock en Seine )
Comment qualifieriez-vous la programmation de cette année ?
François Missonnier : Je trouve qu’elle a une belle allure ! Elle est bien dans l’esprit de ce qu’on fait depuis le début : à la fois éclectique et cohérente. Avec une belle variété de styles musicaux ; ce à quoi on est attachés. Pour moi, la première qualité d’une programmation est d’être en phase avec son temps. Or, l’époque est à la diversité de styles - qui cohabitent très bien les uns avec les autres. La programmation en est le reflet.

Et puis, rappelons qu'il y a plus de soixante-dix groupes répartis sur trois jours. Notre credo c’est : on compose, on propose et le public dispose. Ce que j’aime, dans la manière dont les gens appréhendent la programmation d’un festival, c’est la subjectivité. Vous prenez deux festivaliers, ils ne viendront pas pour les même raisons ni pour les même groupes. C’est vraiment ça, l’esprit de Rock en Seine. Particulièrement cette année où il n’y a pas de tête d’affiche qui "écrase" tout le reste.
Quels sont vos coups de cœur de cette édition ?
J’ai une affection particulière pour PJ Harvey parce qu’elle a joué à la première édition de Rock en Seine, le 27 août 2003. Elle n’y a jamais rejoué depuis ! Je garde un souvenir génial de ce concert : elle était sublime, avec une mini jupe blanche… C’était incroyable. J’ai encore des photos du concert et je suis donc très content de la voir revenir, 15 ans après. Je suis aussi ravi d’avoir The XX. Ils sont assez rares sur scène et leur show de plein air promet d’être somptueux.

Et chez les nouvelles têtes ?
On retrouve mes coups de coeur de l’année. Je suis ultra fan des Lemon Twigs, qui commencent à être connus. Egalement Témé Tan : je l’ai fait jouer au festival Europavox (dont François Missonnier est fondateur et directeur, NDLR) et je suis sûr qu’il va monter très haut. Cette année, on a pas mal de groupes français, dont DBFC et Her, un groupe dont je suis fan, avec une présence sur scène dingue.

Côté hip hop, j’ai un faible pour Gracy Hopkins, qu’il faut absolument découvrir, notamment son single “Man”. Mais le but reste que chacun picore dans la programmation...
Accordez-vous de l’importance à la proposition scénographique des artistes ?
Oui, on la prend en compte dans la sélection des artistes. Bien sûr, ce n’est pas un critère absolu. Mais on fait en sorte de voir les groupes avant. C’est un concert de plein air, donc un peu plus compliqué qu’en salle… On aime bien travailler sur les aspects de scénographie et de décors. Par exemple, on est en train de peaufiner ça avec les équipes de Mø, la tête d’affiche de la scène Cascade vendredi. Ils ont envie de proposer quelque chose d’assez dingue. C’est une réflexion de “vrai spectacle” qu’on encourage absolument.

Il s’agit de la 15e édition de Rock en Seine : avez-vous fait un bilan général à cette occasion ? Quelles leçons avez-vous tirées de ces années à la tête du festival ?
Bilan, c’est un terme comptable ! C’est pas tellement l’esprit. Mais je le confesse : j’ai une fibre assez nostalgique... C’est vrai que j'ai fait travailler la machine à souvenirs. J’ai re-feuilleté le bouquin des 10 ans, on a parlé des anecdotes, des bons moments avec l’équipe. Ca permet de mesurer le chemin parcouru et de se dire qu’on a peut-être réussi un truc. C’est assez plaisant !

Pour la 15e, on a aussi eu envie - non pas de faire un gâteau - mais de monter des projets un peu spéciaux en marge des concerts. Dans l’idée de “machine à souvenirs”, on a aussi créé sur notre site une “Timeline” pour que les festivaliers partagent leurs souvenirs. Ca permet non seulement de revivre la programmation, mais on peut aussi poster son souvenir (textes, images, vidéos…) J'ai moi-même contribué pour la première édition.

Le festival a été racheté cette année par Matthieu Pigasse, vous en restez le directeur. Quels changements cela va-t-il impliquer pour Rock en Seine ?
Il y aura forcément des évolutions mais il est trop tôt pour en parler. On est sur une année de transition : ça n’a pas changé le projet ni l’esprit dans lequel on l’a conduit. Mais Rock en Seine fait désormais partie d’un groupe (Les Nouvelles Editions Indépendantes, holding personnelle de Matthieu Pigasse NDLR) principalement de médias, aux côtés de Radio Nova ou des Inrocks notamment. On a donc commencé à poser les premières briques d’opérations ensemble.

C’est le sens de la formule "The Shoes pour Les Inrockuptibles". J’avais proposé une carte blanche au magazine pour le lancement de sa nouvelle formule. Ils se sont tournés vers The Shoes, dont ils sont très proches. Les garçons ont préparé un truc dingue : en 50 minutes, une centaine de titres de l’histoire des Inrocks vont être joués, le tout mis en vidéo. Ca va témoigner de manière concrète de cette logique de groupe. Puis dès le mois de septembre, les équipes se mettront au travail sur de nouvelles choses… Je ne peux pas en dire plus pour l’instant.

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