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Johnny Hallyday : nous étions à la première écoute de l'album "Mon pays, c'est l'amour"

Warner music avait convié lundi après-midi la presse et une trentaine de fans à écouter le nouvel album de Johnny Hallyday, "Mon pays, c'est l'amour". Dans une ambiance cosy mais totalement verrouillée. Nous y étions. Voici nos premières impressions.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Piquet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'écoute chez Warner de l'album posthume de Johnny Hallyday lundi 15 octobre 2018
 (Eric Cornet/Culturebox)

"Mon pays c'est l'amour" est un album de dix chansons et un interlude. Johnny Hallyday, mort le 5 décembre 2017, a enregistré son 51e album l'an dernier en deux sessions, au mois de mars 2017 puis d'août à octobre. Il s'agit d'un disque très rock, très américain, dans lequel Johnny renoue clairement avec ses premières amours. Un album doté d'une énergie folle, où il parle beaucoup d'amour et où sa voix, très mise en avant, est plus puissante que jamais.

Chez Warner dans la pénombre

L'écoute qui se déroule dans une salle chez Warner plongée dans la pénombre, s'avère émouvante. Une salle que Johnny aimait beaucoup et dans laquelle il a répété ses deux derniers albums. Journalistes et fans découvrons tous ce disque avec un casque lumineux sur les oreilles. 

L'album débute avec "J'en parlerai au diable", une ballade un peu rock empreinte d'une certaine gravité. Les paroles disent "il saura écouter l'homme que j'ai été". "J'ai trop flirté avec les limites, je ne vais pas le nier, j'assumerai mes choix". On sent qu'il évoque la mort en homme droit dans ses bottes, qui l'affronte mais ne la subit pas.

"Mon pays c'est l'amour", pièce maîtresse

Le second titre est un brûlot rock très rythmé qui donne son titre à l'album :  "Mon pays c'est l'amour" rappelle l'énergie folle des titres qu'il chantait au début des années 60, à la "Elle est terrible", adaptée de Eddie Cochran, avec beaucoup de guitares et de cuivres. En l'écoutant on sent que Johnny s'amuse, que c'est un homme heureux qui renoue avec ses deux grandes passions : l'amour et le rock'n'roll. Et que pour combattre ce qu'il vit dans son corps, l'énergie de ses musiciens lui permet de faire face et de prendre du plaisir.
  (Eric Cornet/Culturebox)

"Le volcan au fond de moi ne s'éteint pas"

Vient ensuite une reprise, "Made in Rock and Roll", une adaptation très rock de "Let The Good Times Roll" sur un texte de Pierre-Dominique Burgaud,  dans laquelle il dit que "c'est pas le temps qui va user ma carcasse, c'est pas l'argent qui va me faire tenir en place." Puis "Pardonne moi", une chanson au rythme lent dont l'orchestration va crescendo, dans lequel il évoque aussi la mort de sa voix de stentor tout en se montrant combatif : "Le volcan au fond de moi ne s'éteint pas".

"4 M2" parle de l'univers carcéral. Comme dans "Les portes du pénitencier", il se met dans la peau d'un prisonnier. "Retour dans les cellules, rappel des matricules", sont les premiers mots de la chanson, tandis que le refrain dit "Quatre mètres carrés et des poussières c'est la dimension de l'enfer, Quatre mètres carrés et des poussières c'est la mesure de ma misère". Les paroles sont de Pierre Yves Lebert et la musique de Yodelice. 

L'Amérique des grands espaces

Après "Back in LA", une autre chanson très rock, presque stonienne, agrémentée de choeurs féminins signée Miossec et Yodelice, "L'Amérique de William" retient l'attention. Signée de l'écrivain Jérôme Attal, qui a ainsi écrit sa troisième chanson pour Johnny, cette ballade country parle du photographe William Egglestone. Johnny a aimé cette chanson car elle parle de l'Amérique des grands espaces, des motels qui attendent qu'une chambre se libère, de la ville en Kodachrome. Il se trouve que l'année précédente Johnny a effectué un road trip avec des copains en moto et on sent que ce fou des Etats-Unis prend plaisir à chanter cette Amérique-là.

"Un enfant du siècle" sort les guitares façon "Toute la musique que j'aime", "Tomber encore" est une magnifique chanson d'amour, sa voix est superbe et enlace les solos de six cordes et un piano. Les paroles ont été écrites par un fan, Boris Lanneau, qui avait proposé ses services il y a deux ans. L'album se referme avec "Je ne suis qu'un homme", une façon de rappeler qu'il n'était fait que de chair et pas immortel. 
  (Eric Cornet/Culturebox)

Un Johnny proche de ses racines rock

A l'issue de cette première écoute, on réalise combien Johnny ne s'est jamais laissé abattre, faisant preuve d'une énergie folle jusqu'au bout pour sa musique. On sent qu'il a pris son pied avec ses musiciens Yarol Poupaud et Yodelice. Et on se doute que ces derniers l'ont aidé à tenir et à traverser une période difficile. On retrouve ici le Johnny qu'on aime, proche de ses racines rock, de l'Amérique, ivre de liberté. Un Johnny qui chante toujours l'amour de sa voix intacte. Cet album va forcément émouvoir les fans. 

Très attendu, l'album a bénéficié d'une opération de promotion complexe et d'un verrouillage par sa maison de disques. Ce n'est que la semaine dernière que nous avons connu le nom des participants à cette écoute, suivie d'une conférence de presse, et noté l'absence de Laeticia Hallyday, qui a choisi de ne parler qu'à trois médias. 

"Mon pays c'est l'amour" sera mis en vente dans la nuit de jeudi à vendredi 19 octobre, dès 00h01. Le disque bénéficiera d'une mise en place exceptionnelle de 800.000 exemplaires pour sa sortie, a indiqué Thierry Chassagne, le président de Warner. Il table sur un raz-de-marée et n'exclut pas d'avoir écoulé 100.000 exemplaires dès sa mise en vente, par le biais des pré-commandes. 

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