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"Just Kids" et "Vincent, François, Paul et les autres" : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par Yann Bertrand, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Patti Smith en 2010, une grande voix légendaire du rock. (JUAN FRANCISCO MORENO / EFE)

Pour passer le temps ce week-end avec le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture pendant cette période particulière de lutte contre le coronavirus. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films.

Un livre : Just Kids, de Patti Smith

En octobre 2010, sur la scène du théâtre de l’Odéon à Paris, il y a Patti Smith, une guitare, quelques "accidents" (improvisés et drôles), un livre et une invitée de choix : Isabelle Huppert. Quelques semaines plus tôt, le livre de Patti Smith, Just Kids, avait été traduit en français, moment important pour celle qui a fait de Rimbaud son héros, et qui a toujours vu la France comme un rêve, une aspiration profonde. Isabelle Huppert en lit quelques passages, lors de cet événement capté par L'Atelier Fiction de France Culture, et disponible en podcast.

Dans Just Kids (éditions Denoël, disponible en version numérique ici), Patti Smith raconte deux années qui ont tout changé, à la fin des années 1960 : avec son compagnon le photographe Robert Mapplethorpe, ils découvrent l’art sous toutes ses formes et s’y exercent constamment, confinés entre les quatre murs du mythique Chelsea Hotel à New York. Le récit est superbe, enlevé, référencé, honnête… Plus de 40 ans plus tard, l’écrivaine et poétesse, prêtresse punk, chanteuse majeure de l’histoire du rock, fait chanter un théâtre parisien, un beau moment entre chanson, littérature et émotion. C’était il y a dix ans, mais l’œuvre et la voix de Patti Smith résonnent toujours aussi fort aujourd’hui.

Un film : Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet

Son nom est entré dans le langage courant, du moins à partir d'un certain âge. Qu'une réunion entre amis se vive comme un théâtre en miniature avec ses fou-rires et ses engueulades, il s'en trouvera toujours un pour dire "On se croirait dans un film de Claude Sautet". En 1974, le réalisateur des Choses de la vie signe Vincent, François, Paul et les autres.

Vincent (Yves Montand), un entrepreneur, François (Michel Piccoli), un médecin et Paul (Serge Reggiani), un écrivain, se connaissent depuis toujours. Arrivés à la cinquantaine, ils se retrouvent régulièrement le week-end à la campagne, où le cercle des amis s'élargit.

Un classique du cinéma français, mal reçu à l'époque

Claude Sautet filme la banalité du quotidien, les déboires sentimentaux et matériels des uns et des autres. Il est à la fois classique, par son réalisme et terriblement moderne, sachant capter l'air du temps, une époque, la fin des "trente glorieuses" et des illusions de jeunesse. Claude Sautet savait aussi comme personne filmer les repas, les rencontres au restaurant, au bistrot. 

Vincent, François, Paul et les autres, c'est aussi, comme souvent à l'époque, un régal pour les second rôles : Marie Dubois, Stéphane Audran, Ludmila Mikaël et le jeune Gérard Depardieu dans le rôle d'un boxeur. Le film est mal reçu par une partie de la critique à l'époque, Les cahiers du cinéma évoquant un condensé "humaniste-poujadiste-réviso". Aujourd'hui, c'est devenu un classique, indémodable et surtout, inimitable. Tous ceux qui s'y sont frottés, dans le registre "bande de potes dans la force de l'âge", en savent quelque chose.

Vincent, François, Paul et les autres : Claude Sautet par Thierry Fiorile

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