Le chanteur pour enfants Aldebert et le rocker Peter Garrett de Midnight Oil en duo pour sauver la planète au coeur d'un album aux invités prestigieux
Des figures telles que Youssou N'Dour, Jeanne Cherhal ou Alain Souchon sont venues prêter main forte au nouvel album d'Aldebert "Enfantillages 4", qui vient de sortir. Le plus surprenant ? Son duo avec Peter Garrett de Midnight Oil sur l'urgence climatique.
L'étiquette "star de la chanson pour enfants" devient trop réductrice : Aldebert surprend en s'alliant avec le leader de Midnight Oil, Peter Garrett, dans un duo-plaidoyer pour une planète rongée par le réchauffement climatique, Assis soient-ils, au coeur d'un album au casting fou.
Youssou N'Dour, Oxmo Puccino, Alain Souchon (et ses fils musiciens Ours et Pierre), Calogero (pour Double Papa, titre sur l'homoparentalité déjà sorti), Jeanne Cherhal, Thomas Dutronc, Arthur Teboul (Feu ! Chatterton) ou encore Alain Dorval (doublure vocale française de Sylvester Stallone) posent leurs voix au fil des morceaux d'Enfantillages 4, sorti ce vendredi 27 août chez Sony.
Autant pour les enfants que leurs parents
Dans ce disque, Aldebert s'adresse autant aux enfants qu'à leurs parents, comme dans son morceau avec Thomas Dutronc qui se moque des adultes addicts à leur smartphone (Ecrans, rendez-nous nos parents !). Mais la grosse sensation vient du titre en français et anglais avec Peter Garrett, le Géant Vert, surnommé ainsi pour sa taille (1,93 m) et ses engagements écolos. Le chanteur fut aussi brièvement ministre de l'environnement de son pays, l'Australie.
Mais comment en vient-on à une telle collaboration ? "Lors d'un festival pas loin de chez moi, Midnight Oil venait de se reformer, on connaissait le programmateur, il y avait possibilité de le rencontrer", raconte à l'AFP Aldebert. "On m'a dit pourquoi pas lui proposer une chanson sur l'écologie ?, j'ai dit c'est complétement dingue, il ne le fera jamais !", s'amuse-t-il encore. Premier contact établi. Le staff d'Aldebert relancera Garrett après un passage à l'Olympia.
Une collaboration "simple et fluide" avec Garrett
"Je ne fais pas souvent de collaboration comme ça, mais j'ai demandé à écouter la maquette, j'ai trouvé ça bien, et j'ai accepté qu'on échange des idées et des parties vocales. Au-delà des vastes océans, on y est arrivés" répond par mail à l'AFP Garrett, actuellement confiné dans la Kangaroo Valley, en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. "Ça été finalement simple et fluide", se réjouit Aldebert, grâce à l'échange de fichier-sons alors que le monde s'était arrêté de tourner avec la pandémie.
"Et un jour, on récupère cette voix de Midnight Oil, qui résonne en nous, qui nous a accompagné, on a grandi avec, j'avais étudié ses chansons en anglais au collège", se souvient le Français. Il avait 14 ans quand l'album de la consécration des Australiens, Diesel and dust, sort en 1987.
Leur tube Beds are burning milite alors pour la restitution des terres aux aborigènes. Mais leur refrain ("How do we sleep/While our beds are burning", "Comment pouvons-nous dormir/Alors que nos lits brûlent") n'a jamais été autant d'actualité dans un monde menacé par le réchauffement climatique. Le titre d'Aldebert-Garrett Assis soient-ils, référence à l'inertie face aux périls écologiques, sample aussi le célèbre discours de Greta Thunberg à l'ONU.
"Il n'est pas trop tard"
"Ça m'avait bouleversé ce discours; on a mis aussi des choeurs, un truc assez revendicatif, des enfants qui déclament, comme dans Another brick in the wall de Pink Floyd", détaille Aldebert. Pour Garrett, le message à faire passer aux jeunes générations est : "Les leaders d'aujourd'hui vous laissent carrément tomber (pour l'environnement), mais il n'est pas trop tard pour devenir les leaders de demain. Une planète saine, c'est un combat qui vaut la peine".
Pour l'ancien membre du gouvernement australien (2007-2010 à l'environnement, puis d'autres portefeuilles avant de reprendre la musique), "les politiciens peuvent faire la différence s'ils s'engagent vraiment et comprennent que l'environnement est une priorité". "Ils peuvent faire des lois, faire passer des budgets etc mais ils ont besoin d'être poussés et parfois conduits par le peuple, et là, on peut voir un changement".
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