Le leader d'Arcade Fire Win Butler se défend d'accusations de comportements sexuels déplacés
Le site américain de musique Pitchfork publie une enquête à charge sur le leader du groupe canadien accusé par plusieurs femmes de comportements sexuels inappropriés.
Win Butler, le leader du groupe de rock canadien Arcade Fire, cachait-il bien son jeu ? Arcade Fire, véritable famille musicale comprenant son épouse, la chanteuse Régine Chassagne et, jusqu’à il y a peu, son propre frère Will Butler, ne serait pas le parangon de vertu qu’il semblait être. Le chanteur, auteur, compositeur et musicien est en effet mis en cause par quatre personnes, toutes fans du groupe, dans une enquête publiée sur le site américain Pitchfork.
"Prédateur sexuel"
Le journaliste Mark Hogan a notamment recueilli le témoignage d’une personne non binaire qui affirme que Win Butler l’a agressée sexuellement par deux fois en 2015, une fois dans une voiture et une autre fois à son domicile de Montréal alors qu’elle lui avait demandé de ne pas venir et était dans les deux cas non consentante. Elle avait 21 ans et lui 34. Trois autres femmes accusent l'artiste d'interactions sexuelles inappropriées, étant donné le contexte et leur âge au moment des faits.
Stella (un pseudo), âgée de 18 ans, avait été contactée par Win Butler en 2016 sur Instagram après avoir posté sur le réseau social des photos prises de lui lors d’un évènement caritatif. Il lui avait donné son numéro et l’avait incitée à lui écrire puis lui avait envoyé des photos de ses parties génitales alors qu’elle lui avait précisé haïr les sextos. Selon une amie de Stella qui indique avoir vu les photos en question, la jeune femme était "dévastée". Elle qualifie aujourd’hui clairement Win Butler de "prédateur sexuel".
Deux autres femmes, Sarah et Fiona (deux pseudonymes), 20 et 23 ans, fans d’Arcade Fire elles aussi mais qui ne se connaissaient pas et étalaient leur amour du groupe sur Instagram, accusent Win Butler de leur avoir demandé des vidéos à caractère sexuel entre 2017 et 2018. Il leur demandait à chacune des choses similaires : "certaines poses et actes sexuels, des mots prononcés, des tenues ou des accessoires sexuels qu’il les incitait à acheter". S’en sont suivies des dépressions. Elles ont aussi montré au journaliste de Pitchfork Mark Hogan des captures d’écran montrant qu’il les enjoignait à garder ces interactions secrètes.
Butler parle de relations "mutuelles et consenties"
Dans l’enquête de Pitchfork, Win Butler ne nie aucune des relations mais livre sa version des faits face aux quatre personnes qui l’accusent. Dans une lettre publiée à la fin de l’article, il assure que ces relations étaient toutes "mutuelles et consenties". Il souligne également que son épouse Régine Chassagne, qui est aussi la chanteuse d’Arcade Fire, était au courant de ces relations, le couple ayant "un mariage moins conventionnel" que d'autres. "Je n’ai jamais touché une femme contre sa volonté", écrit-il. Mais il tient à s’excuser si son comportement a pu heurter. Il précise avoir longtemps lutté contre la dépression et "les fantômes d’abus subis dans l’enfance", particulièrement à la trentaine où il s’était mis à boire.
De son côté, Régine Chassagne, sa femme depuis 2003, a également publié une courte déclaration sur le site de Pitchfork dans laquelle elle apporte son soutien à "mon âme sœur, mon partenaire musical, mon mari, et le père de mon magnifique fils" et se dit "certaine" qu’il ne toucherait jamais une femme "sans son consentement". "Il a perdu son chemin et il l’a retrouvé", selon elle.
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