Les Eurockéennes de Belfort sacrées "meilleur festival du monde" : "Finalement, le petit poucet a gagné" se félicitent les organisateurs
La distinction a été obtenue jeudi soir à Londres, lors de la cérémonie des Arthur Awards. Les Eurockéennes étaient opposées à cinq autres festivals internationaux. Cette victoire est une surprise totale pour les organisateurs.
C'est l’équivalent des Oscars pour les spectacles musicaux. Les Eurockéennes de Belfort ont remporté le prix du meilleur festival de musique au monde jeudi soir lors de la cérémonie des Arthur Awards à Londres. Et les organisateurs furent les premiers surpris, raconte le programmateur du festival, Kem Lalot : "On était dans une catégorie avec des poids lourds en Europe et dans le monde, comme le festival Rock Werchter en Belgique, Summer Sonic au Japon, Reading and Leeds festival ou Glastonbury en Angleterre. Lorsqu'on a vu la liste, on s'est dit 'c'est déjà super bien d'être nominé, par contre pour le prix, on a quand même très peu de chances'. Et puis finalement le petit poucet a gagné", se félicite-t-il.
En ces temps un peu moroses, c'est pas mal de recevoir un prix... On parle beaucoup du coronavirus, nous on va pouvoir changer un peu de sujet.
Kem Lalot, le programmateur des Eurockéennesà franceinfo
Les raisons du succès sont nombreuses, mais la principale réside dans le lieu : "L'emplacement du festival est assez magnifique, c'est une sorte de péninsule bordée de lacs", décrit le programmateur Kem Lalot. Avec 130 000 spectateurs l'année dernier et une billetterie prise d'assaut chaque année, le festival n'a pas pour autant l'ambition de s'agrandir. "On est sur une presqu'île, donc on ne peut pas trop déborder, on est limité. Et c'est ce qui fait aussi le charme des Eurockéennes, c'est un festival à taille humaine, on arrive à voir qui est sur scène sans être trop éloigné", confirme le directeur du festival Jean-Paul Roland.
"Ce qui est important, c'est de voir les groupes en live"
Il y a bien sûr également la programmation qui explique ce prix. "On a un festival généraliste, on fait de tout : on va du métal au hip hop en passant par la chanson et l'électro. Ce n'est pas évident d'arriver à contenter tous ces gens, mais on essaie de faire un parcours durant les journées pour que les gens qui aiment différents styles de musique soient contents", explique le "chef d'orchestre" du festival Kem Lalot. "La grande idée, c'est de faire découvrir d'autres styles. Des gens qui seraient venus voir du hip hop peuvent tomber en émoi devant un groupe de rock, et inversement".
Mais surtout, d'après Kem Lalot, c'est la qualité du spectacle sur scène qui peut faire la différence avec d'autres festivals. "Ce qui est important, pour nous, c'est de voir les groupes en live. Nous ne sommes pas une maison de disques, ni une radio, donc on ne présente pas le son d'un album. On présente un groupe en live", martèle le programmateur.
Certains groupes font de très bons albums, mais ne seront pas pris en live. Personnellement, je mets un point d'honneur à aller voir tous les groupes programmés sur le festival.
Kem Lalot, le programmateur des Eurockéennesà franceinfo
L'alchimie d'un grand festival comme les Eurockéennes de Belfort est assez complexe. Mais au final, elle dépend surtout des bonnes volontés. "C'est un festival ancré dans son territoire depuis 30 ans. C'est une sorte d'utopie culturelle, mâtinée presque de vision politique à l'époque, c'est le conseil départemental qui l'avait inventé", raconte le directeur Jean-Paul Roland. Aujourd'hui neuf personnes travaillent à temps plein sur le festival estival, sur un autre festival l'hiver et sur l'exploitation d'une salle. "Ce sont presque 4 000 personnes qui travaillent pour les Eurockéennes, des entreprises, des collaborateurs, des services de l'État… tout le monde a un petit bout d'Eurockéennes à revendiquer et je crois que ce prix le signifie."
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