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"Life" de Keith Richards et "Les demoiselles de Rochefort"... Nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par Yann Bertrand, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Keith Richards, en noir et blanc sur la couverture de son auto-biographie, "Life". (David LaChapelle)

Pour passer le temps ce week-end avec le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture pendant cette période particulière de lutte contre le coronavirus. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films.

Un livre : Life, de Keith Richards

C'est un livre devenu un grand classique. Une plongée dans la vie trépidante de Keith Richards. Dans son autobiographie, Life, le guitariste des Rolling Stones revient sur 50 ans de carrière et de frasques, l'amour de la musique chevillé au corps.

Il y a aussi les livres de spécialistes écrits sur des légendes : les récents et excellents David Bowie : Rainbow Man de Jérome Soligny (Gallimard), Girls Rock de Sophie Rosemont (Nil), ou Suprême NTM compilé par Olivier Cachin (Michel Lafon). Et puis il y a ceux des légendes sur elles-mêmes : avec Keith Richards, tout le monde est servi.

Il a fallu cinq ans au journaliste James Fox pour recueillir et mettre en forme les aveux du génial guitariste. Et lors de sa sortie en 2010, Life a provoqué une déflagration. Il faut dire que Keith Richards y fait feu de tout bois. Dès la couverture, il le signe : "Croyez-le ou non, je n'ai rien oublié". Pas même les frasques, la drogue - uniquement de la bonne qualité "pour ne pas s'abîmer" la santé, jure-t-il -, les femmes, les arrestations aux quatre coins du monde. Chaque page ou presque est un délice de comédie.

Keith déballe tout sur Mick, aussi, sur leur relation qui s'est lentement détériorée, même si aujourd'hui les deux sont apaisés. Jagger l'assagi, le noble, le pédant, plus rien à voir avec ce gamin passionné de blues qu'il avait croisé au tournant des années 1960. Jusqu'à cette vacherie glissée dans une phrase : Sir Mick Jagger ne serait pas particulièrement doté au niveau de l'entrejambe. A 77 ans, Keith Richards est toujours un gamin. Il continue à tourner dans le monde avec les Stones, débarrassé de ses addictions, même la cigarette. Et finalement, dans ce livre, c'est bien sa passion pour la guitare qui transparaît : les grilles d'accords travaillées, les heures d'entraînement, ce riff mythique pour (I Can't Get No) Satisfaction trouvé un jour. Life, de Keith Richards, monument de rock, beaucoup plus grand que la vie elle-même.

Keith Richards, Life (Robert Laffont). Disponible en livre numérique et audio-livre.

Un film : Les Demoiselles de Rochefort

Voici un film culte, calibré pour redonner le moral : Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy et Michel Legrand. C'est en 1967 le troisième film pour lequel Jacques Demy fait appel à Michel Legrand, après Lola et Les Parapluies de Cherbourg. C'est pour les deux une apothéose joyeuse, un accord parfait entre l'image et la musique, une prouesse du compositeur qui a écrit pour des dialogues en alexandrins, après plusieurs tentatives.

Le succès du film Les Parapluies de Cherbourg, Palme d'or à Cannes trois ans plus tôt, offre à Jacques Demy plus de moyens pour ce film, tourné en extérieur, à Rochefort. Casting de luxe, Chorégraphies à l'américaine avec Gene Kelly, couleurs acidulées, joie de vivre, Les Demoiselles de Rochefort est en apparence, plus léger que les films précédents.

En apparence seulement. Les deux jumelles, Delphine et Solange, Catherine Deneuve et sa soeur Françoise Dorléac, s'ennuient, rêvent de Paris, de quitter Rochefort où leur mère Danielle Darrieux se morfond de l'amour qu'elle n'a pas su retenir.

Quête de l'amour parfait, mélancolie des regrets, Jacques Demy inflige des épreuves à ses personnages, mais la joie de son film annonce une fin heureuse. Heureuse sans être niaise. Dans cet imaginaire coloré pointe l'appétit de la jeunesse rebelle de l'époque et l'émancipation des femmes qui apprennent à se méfier des hommes.

De toutes les comédies musicales du duo Demy-Legrand, Les Demoiselles de Rochefort est celle qui offre le plus de chansons inoubliables.

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