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Neil Young, les Rolling Stones et des dizaines de stars demandent à ce que leur musique ne puisse être diffusée aux meetings électoraux sans leur accord

Quel est le rapport entre les Rolling Stones, Lorde, Green Day et Elton John ? Ils ont tous signé une lettre ouverte demandant à ce que cesse la diffusion de leur musique sans leur autorisation dans les meetings électoraux aux Etats-Unis.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le musicien canado-américain Neil Young joue à Hyde Park (Londres, Angleterre) le 12 juin 2019. (DAVE J HOGAN / GETTY IMAGES EUROPE)

Dans une lettre ouverte publiée mardi (à lire ici sur le site de Variety en anglais), des stars de la musique réclament solennellement que les candidats républicains et démocrates aux élections américaines demandent une autorisation avant d'utiliser un de leurs morceaux lors de rassemblements de campagne.

De nombreux artistes se sont plaints, depuis la campagne présidentielle précédente, que certains de leurs titres étaient joués durant des réunions publiques de Donald Trump.

Les Rolling Stones et Neil Young très remontés

Demander l'autorisation des interprètes et des auteurs "est le seul moyen de protéger vos candidats d'un risque juridique, d'une polémique superflue ou d'un bourbier moral", font valoir les auteurs de la lettre adressée aux principales instances des partis démocrate et républicain.

Parmi eux figurent les Rolling Stones, qui ont encore fin juin menacé Donald Trump de le poursuivre en justice si son équipe de campagne continuait à utiliser la chanson You Can't Always Get What You Want lors de ses réunions publiques.

Y figure également Neil Young, soutient du démocrate Joe Biden, qui a menacé ces jours-ci de poursuivre en justice le président Donald Trump qui continue, malgré ses objections répétées, de diffuser durant ses meetings sa chanson Rockin' in the free world, "comme s'il s'agissait de sa chanson thème".

Outre les Rolling Stones et Neil Young, les héritiers de Prince, mais aussi Adele, R.E.M., Pharell Williams, Rihanna, Aerosmith ou Queen ont eux aussi dénoncé l'usage de leurs oeuvres pendant des rassemblements républicains.

Le problème se pose à chaque campagne électorale

"Le problème n'est pas nouveau, ou lié à un parti politique" et se pose de nouveau lors de chaque campagne électorale, rappellent les signataires, parmi lesquels on compte également les chanteuses Sia, Lorde, Alanis Morissette, Courtney Love, les chanteurs Elton John et Lionel Richie, ou les groupes R.E.M., Pearl Jam, Green Day, Blondie ou Linkin' Park.

"Etre entraîné involontairement en politique de cette façon peut aller à l'encontre des valeurs personnelles d'un artiste tout en décevant ou irritant ses fans", insistent les artistes réunis sous la bannière de l'Artists Rights Alliance, association de défense des droits des artistes. Les auteurs affirment que les textes de loi et leur esprit leur permettraient d'attaquer en justice les contrevenant avec des chances de succès.

Pas d'obligation d'accord des auteurs aux Etats-Unis

Les responsables politiques américains peuvent obtenir des licences auprès des sociétés de droits d'auteurs (comme l'Ascap) qui les dispensent de demander la permission explicite aux chanteurs ou groupes concernés.

Le droit américain prévoit néanmoins la possibilité pour un artiste de demander que sa musique ne soit pas utilisée en faisant valoir que les responsables des campagnes laissent entendre "de manière erronée que l'artiste (...) soutient le candidat", selon l'association américaine de l'industrie du disque (RIAA).

La justice américaine n'a pas encore été amenée à trancher la question depuis le début de la campagne de Donald Trump en 2015.

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