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"On a envie de passer à une nouvelle étape quand on enregistre un 4e album" : la chanteuse Gaëlle Buswel sort "Your Journey"

Gaëlle Buswel sort son quatrième album, "Your journey", dont une partie a été enregistrée aux mythiques studios Abbey Road, à Londres. Elle a répondu à nos questions.

Article rédigé par Jean-François Convert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10min
Galëlle Buswel (GUILLAUME EYMARD)

Les contes de fées existent. Suivre les traces de ses idoles musicales jusqu’à se retrouver à jouer en première partie de leurs concerts ou enregistrer dans les mêmes studios et sur les mêmes instruments, c’est possible. C’est ce qui arrive à la chanteuse française Gaëlle Buswel depuis plusieurs années. Une success story qui se concrétise par un quatrième album, Your journey, sorti fin mars.

Son précédent opus, New Day’s waiting, en 2017, était clairement orienté americana, avec des ambiances country-rock. Ce nouvel album, Your Journey, sorti le 26 mars chez Verycords, affiche une couleur plus pop et parfois des influences soul au sein d’une atmosphère toujours très rock. Le morceau-titre démarre sur des chœurs qui rappelleraient presque des ambiances amérindiennes et le clip a été tourné au Sahara.

L’album de la maturité

Gaëlle Buswel tourne et enregistre depuis dix ans dans un style très influencé par la musique américaine. Après trois albums entre folk-rock et country énergique, ce Your journey sonne encore plus actuel, mais avec toujours les influences blues-rock. Avec une production peaufinée et des harmonies vocales bien présentes, l’ensemble est parfaitement homogène tout en explorant différents styles.

Gaëlle Buswel (GUILLAUME EYMARD)

Bien qu’elle ait écrit en français pour d’autres artistes quand elle était plus jeune, Gaëlle a toujours préféré signer ses propres chansons en anglais. Elle explique : "Je n’arrive pas à faire sonner la langue française dans le style musical que je fais. Par rapport à mes influences, ça a toujours été beaucoup plus naturel d’écrire en anglais, qui m’inspire plus facilement, et qui paradoxalement est plus abordable." 

Et sur ce nouvel album, tous les musiciens ont contribué à la création des morceaux. "On s’est tous mis en osmose pour apporter d’autres choses. J’adore les collaborations musicales. Ça nous pousse à aller des fois vers le danger de ce qu’on ne connaît pas, à travers les idées des autres. Et c’est ça que je trouve intéressant, de pouvoir porter au plus haut une chanson avec des univers différents mais des influences qui se rejoignent."

Un équilibre en homogénéité et diversité

Ces "univers différents qui se rejoignent", on les ressent tout au long du disque. Razor’s Edge ou A Rose Without a Thorn nous plongent dans une ambiance soul que n’auraient pas renié les studios Stax, tandis que All You Gotta Do lorgne vers le funk avec sa guitare wah-wah. Le gros son est aussi bien là avec par exemple le riff gras de Perfect Foil et son climat zeppelinien. Cela n’empêche pas la douceur acoustique sur Just Like The Wind qui alterne avec l’entraînant shuffle rapide de Louder.

Gaëlle Buswel en concert (Daniel Millet)

Les couleurs d’Outre-Atlantique restent bien évidemment un élément important comme le dobro au début de Promise, mais on sent le désir d’avoir légèrement penché pour un côté plus brit-pop. En témoignent les cordes dans le final de What Might Have Been, la mélodie de Last Day, ou le sitar dans le superbe Perfect Lullaby qui clôt le disque. Une ballade illuminée par la guitare de l’excellent Michaal Benjelloun. Et cette ambiance pop avec sitar évoque instantanément les grands groupes de rock britanniques, à commencer par les Beatles. 

Des sessions d'enregistrement à Abbey Road

Vous avez dit Beatles ? Ce n’est pas un hasard si l'artiste s’est retrouvée à enregistrer dans les studios mythiques des Fab Four, à Londres. Depuis dix ans, Gaëlle Buswel reprend Help complétement réarrangé en version acoustique. Un morceau fétiche de son répertoire qu’elle a eu le plaisir de jouer et de filmer dans le célèbre studio 2. Un studio qui a vu passer des icônes telles les Beatles, Pink Floyd, Deep Purple, U2 ou les Foo Fighters, entre autres. Et le piano est même celui qu’on entend sur Ob-La-Di-Ob-La-Da !

On n’est pas arrivés là par hasard. C’est lié à notre histoire.

Gaëlle Buswel

Sur les neuf titres enregistrés lors de cette session, six sont disponibles en bonus de l’album Your Journey. Un moment qui restera gravé dans la mémoire de Gaëlle et de ses musiciens. La chanteuse raconte : "C’est incroyable. C’est difficile de trouver les mots pour décrire ce qu’on a vécu. Quand j’ai poussé la porte du studio 2, j’ai eu l’impression de ne pas pousser une porte mais de pousser un nuage. Il s’est passé quelque chose d’étonnant, émouvant, magique, spirituel à ce moment-là. Il y a quelque chose qui émane des murs du studio 2, quelque chose de très puissant qui nous ramène à l’essence même de la musique, de la pop, puisque les Beatles ont créé cette musique qui a laissé une trace incroyable dans l’histoire du rock."

Des rencontres inoubliables

Ce passage à Abbey Road est la suite logique d’un parcours émaillé de rencontres avec les plus grands. Gaëlle Buswel a joué en première partie de plusieurs légendes de l’histoire du rock : Ringo Starr, ZZ Top, Status Quo, Johnny Lang...

"On a ouvert pour les artistes qui nous ont influencés quand on était jeunes. Des références musicales pour nous, et même pour nos parents !" Gaëlle se souvient : "À chaque fois ce sont des moments magiques, comme si le temps s’arrêtait, était en suspens." Elle ajoute : "Et c’est d’autant plus extraordinaire que lorsqu’on les rencontre, on se rend compte qu’ils ont une humanité incroyable. Ils ont passé leur vie sur scène et ils ont toujours cette passion, cette envie de la musique et cette bienveillance. Ça fait du bien de se dire que la musique qui nous a inspirés vient en plus de belles personnes."

Salut je m’appelle Ringo et je suis super fier que tu viennes faire ma première partie

Ringo Starr

Gaëlle Buswel aurait de nombreuses anecdotes à raconter, mais la première qui lui vient à l’esprit est sa rencontre avec le batteur des Beatles : "On était en train de faire les balances à L’Olympia et je sens quelqu’un me taper sur l’épaule… je me retourne et j’entends : salut je m’appelle Ringo et je suis super fier que tu viennes faire ma première partie. Et je lui ai répondu : bonjour, je m’appelle Gaëlle et j’avais envie de lui dire : mais je crois que tu ne me connais pas ! (rires). Il est venu dire bonjour à toute l’équipe. C’était hyper émouvant et en même temps indescriptible. On a l’impression qu’on serre la main au créateur de la musique. Ce qui fait qu’on est ces artistes-là aujourd’hui, c’est grâce à ces gens-là."

Vivement le retour des concerts !

Les prochaines icônes du rock pour qui Gaëlle devrait jouer en première partie sont Deep Purple. À condition que le concert au festival de Pérouges le 6 juillet soit maintenu.

Gaëlle Buswel devrait ouvrir pour Deep Purple le 6 juillet au Festival de Pérouges (Dessin Denys Legros)

"2020 a été une année assez anxiogène. Et même cette année on ne sait pas encore où on va vraiment", exprime l'artiste qui a gardé un lien très fort avec son public même pendant les confinements. "On a pris la décision de sortir cet album en période encore de pandémie. On a pris un risque de sortir cet album sans concerts. Nos fans nous ont soutenus pendant cette période et c’est aussi notre rôle de les soutenir en offrant notre musique pour les aider à tenir jusqu’à ce qu’on puisse se retrouver dans les salles de spectacle. C’est notre rôle en tant que musiciens de ne pas attendre qu’on autorise la culture à repartir. Notre rôle c’est de continuer à la faire perdurer pendant une période qui est difficile."

Même si la chanteuse est restée en contact avec ses fans à travers les réseaux sociaux, elle a hâte de reprendre la route : "On n’a pas envie que ça dure, les concerts en streaming. C’est cool à faire, mais on veut vraiment rejouer en live et retrouver les gens en vrai, sentir leur énergie, partager des choses, transpirer la musique ensemble."

Gaëlle Buswel (GUILLAUME EYMARD)

Gaëlle Buswel n’a jamais oublié ce qu’elle doit à son public : "Je suis vraiment très reconnaissante de ce qui nous arrive. Une très grande reconnaissance pour notre public et nos fans. Ils nous ont tellement soutenus depuis dix ans, ils nous ont aidé à réaliser nos albums, ils nous ont aidé à nous construire musicalement par leur soutien... Tout ça s’est mêlé et c’est ce qui nous pousse à monter un petit peu la pyramide puis à se retrouver sur les scènes avec les plus grands. En tant qu’artiste indépendant, ça fait du bien de mettre le pied dans la cour des grands."

La pochette de l'album "Your Journey" (Guillaume Malheiro / Verycords)

Gaëlle Buswel – "Your Journey" (Verycords) – sorti le 26 mars 2021 

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